La Société Nationale d’Electricité (SNEL) de la République Démocratique du Congo se positionne au cœur d’une initiative transformatrice, avec sa participation active à l’atelier de restitution du rapport final concernant le projet d’interconnexion électrique Solwezi-Kolwezi. Tenu à Lusaka, la capitale zambienne, cet événement symbolise une avancée majeure pour ce projet d’envergure, soutenu par la Banque Africaine de Développement (BAD), et qui promet de redessiner le paysage de l’approvisionnement électrique dans le sud de la RDC.
Ce projet vise la construction d’une ligne électrique de 147 kilomètres, destinée à tisser un lien vital entre les réseaux de la SNEL et de son homologue zambienne, ZESCO. Ce projet d’infrastructure, financé par la BAD, ne se contente pas de connecter deux points sur une carte, il incarne la promesse d’un avenir énergétique plus stable et plus prospère. Selon une communication officielle de Solomane Koné, responsable-pays de la BAD, datée du 29 avril 2024, cette interconnexion verra le jour sous la forme d’un partenariat public-privé (PPP), un modèle de collaboration de plus en plus prisé pour les grands projets d’infrastructure. La prochaine étape, non moins décisive, sera la signature d’un traité intergouvernemental entre la RDC et la Zambie, un préalable indispensable à la constitution de l’unité qui pilotera la mise en œuvre concrète du projet.
Ce partenariat stratégique n’est pas né du hasard, mais est le fruit d’un processus mûrement réfléchi. Les premières pierres ont été posées en avril 2023, lors d’un atelier initial organisé par la BAD à Kinshasa. Cette rencontre avait ouvert la voie à une analyse approfondie des potentialités offertes par les PPP dans le secteur énergétique, répondant ainsi à une sollicitation conjointe de deux gouvernements désireux de développer le corridor électrique Kolwezi-Solwezi (KSIC).
Pour s’assurer de la viabilité et de la pertinence de cette initiative, un consortium d’experts de renom regroupant Ernst & Young, Bird & Bird et Energy Consulting Group, a été mandaté, avec une mission débutant en août 2024, pour mener une étude de faisabilité exhaustive. Un premier rapport d’étape avait déjà été soumis à l’appréciation des parties prenantes à Kinshasa en décembre dernier. Les conclusions finales, présentées lors de l’atelier de Lusaka les 14 et 15 mai à l’hôtel Taj Pamodzi, sont le résultat d’un travail minutieux, intégrant les observations des différentes parties et des ajustements significatifs par rapport au périmètre initial de l’étude.
Les débats et les analyses ont couvert un large spectre de dimensions cruciales pour la réussite du projet. Des évaluations techniques et économiques poussées aux analyses de risques, en passant par la conformité juridique et, fait notable, les retours concrets du marché obtenus grâce à des consultations avec des investisseurs privés, des développeurs et des bailleurs de fonds. Une attention toute particulière a également été accordée à l’articulation stratégique de ce projet avec une autre initiative d’importance, le projet Kalumbila-Kolwezi (KKIP). Cette démarche vise à garantir une cohérence et une synergie régionales dans le développement des infrastructures électriques, optimisant ainsi les impacts et les bénéfices pour tous.
L’objectif affiché est de fournir aux gouvernements de la RDC et de la Zambie une évaluation complète et rigoureuse. Celle-ci doit leur permettre de prendre des décisions éclairées en matière d’investissements, d’anticiper et de gérer les risques inhérents à un tel projet, et de structurer un cadre contractuel solide et équilibré pour le partenariat public-privé.
Pour la SNEL, l’enjeu est de taille. Ce projet représente une opportunité exceptionnelle d’améliorer de manière significative la qualité et la fiabilité de la desserte en électricité dans la région du Grand Katanga. Il s’agit également de répondre de manière adéquate aux besoins énergétiques sans cesse croissants du secteur minier, véritable locomotive économique de cette partie de la RDC.
La Pros.
