Après avoir constaté des vices dans le système de gouvernance congolais, entre autres, le décalage du train de vie entre les dirigeants et les dirigés, la mise en place d’un système de prédation (les riches dont toujours plus riches et les pauvres plus pauvres),… les membres de la structure ont organisé des consultations populaires sur les sujets ci-après : le leadership politique, la lutte contre la corruption, le clientélisme et le népotisme, l’insécurité, le processus électoral et la démocratie, les affaires sociales, l’éducation et l’économie.
Cette campagne a été réalisée en deux phases : La première phase consistait à consulter un grand nombre possible de citoyens, leurs avis devant servir à l’élaboration du Contrat social. Ainsi, des points focaux ont été établis : les membres du réseau ‘‘Po na Congo’’ appuyés par les réseaux de partenaires laïcs protestants et catholiques ont été déployés dans les 24 communes de Kinshasa, dans 34 villes, dans les 145 territoires de la RDC, ainsi que dans la diaspora.
La seconde phase qui a débuté avec la publication du contrat social consiste à mobiliser les citoyens autour de celui-ci. L’ambition de la structure est d’en faire un outil de sélection des futurs dirigeants.
Les résultats des consultations se présentent comme suit :
- 85% des Congolais consultés croient que le pays n’est pas bien géré;
- 79% des Congolais consultés pensent que la corruption fait partie des grands maux qui rongent le Congo;
- 79% des Congolais consultés considèrent la situation économique actuelle comme particulièrement mauvaise (manque de production agricole, manque d’infrastructures, etc.);
- 79% des Congolais consultés pensent que l’entrepreneuriat local n’est pas suffisamment considéré;
- 78% des Congolais consultés pensent que l’amélioration de la situation sociale n’est pas au cœur de l’engagement des gouvernants ;
- 77% des Congolais consultés croient que les élections sont avantageuses pour le pays alors que le reste croit le contraire;
- 75% des Congolais consultés pensent que depuis 2006, la majorité de dirigeants proclamés ne sont pas ceux qui ont été choisis réellement par les électeurs ;
- 76% des Congolais consultés ne perçoivent pas le processus électoral actuel comme étant suffisamment transparent.
Les domaines prioritaires selon le sondage sont donc la mauvaise gestion de la République, l’absence de politique sociale et la corruption.
Forte de l’identification des problèmes, la structure a donc formulé plusieurs recommandations pour un Congo nouveau : la réduction du train de vie des acteurs politiques, installer une permanence dans sa circonscription pour faciliter les échanges avec les citoyens, renoncer à l’immunité et démissionner en cas de poursuite judiciaire, rendre public son patrimoine personnel, ne pas présenter un membre de sa famille sans engagement politique en tant que suppléant, ne pas trahir la Nation en collaborant avec des forces étrangères, préserver le pluralisme politique et la démocratie participative, lutter contre le tribalisme… la liste n’étant pas exhaustive.
Lancées le 19 mai 2023, ces consultations ont permis aux Congolais de diverses couches sociales d’exprimer leurs voix sur la situation actuelle et les perspectives d’avenir de la RDC.
Déborah Nitu