Toujours dans leur rigueur des pratiques responsables dans sa politique gouvernementale, les Etats-Unis restent engagés dans une ligne droite de coopération économique avec la République Démocratique du Congo. Sur ce et dans ce même cadre, un groupe de parlementaires américains dont des membres clés du Comité des affaires étrangères, a adressé une série d’exigences précises à l’administration Trump concernant son implication en République Démocratique du Congo (RDC).
La lettre, datée du 29 mai 2025 et publiée ce jeudi 5 juin 2025, met en lumière des préoccupations urgentes sur deux fronts : la gestion opaque des investissements dans les minerais critiques et la réduction inquiétante de l’aide humanitaire dans un contexte de crise majeure.
Les élus, menés par Stan Jacobs (Ranking Member du sous-comité Afrique), insistent pour que toute collaboration économique avec la RDC respecte des normes strictes. Leurs demandes clés sont, entre autres :
– Publication des contrats miniers en discussion, avec des garanties contre l’exploitation et la corruption.
– Consultation obligatoire des communautés locales, souvent exclues des bénéfices malgré l’extraction dans leurs territoires.
– Un mécanisme indépendant de suivi pour éviter que les minerais (cobalt, cuivre, etc.) ne financent des conflits.
«On ne peut pas répéter les erreurs du passé. Si les Etats-Unis veulent des minerais, ils doivent exiger des pratiques responsables », souligne un passage de la lettre.
Alors que la RDC compte 7,8 millions de déplacés et d’épidémies (choléra, rougeole), les parlementaires s’alarment des coupes budgétaires américaines. Leurs exigences sont notamment :
– Une liste exhaustive des programmes suspendus (santé, alimentation) et un plan concret pour les relancer.
– Des engagements financiers précis pour 2025 notamment, dans l’Est en proie aux violences.
– Un accès humanitaire garanti, absent de la déclaration de principes avec le Rwanda.
« Abandonner ces populations maintenant équivaut à une condamnation à mort », écrit Sheila Cherfilus-McCormick, membre du Congrès.
Les signataires, dont Franklin L. Jackson et Pramila Jayapal, somment le Département d’Etat de fournir sous 30 jours :
– Les détails des négociations en cours avec Kinshasa et Kigali.
– Les preuves que les minerais achetés ne sont pas liés à des abus.
– Une évaluation des risques si l’aide n’est pas rétablie.
En conclusion, les parlementaires appellent à un équilibre entre intérêts économiques et éthique, rappelant que « la paix durable passe par la justice et le développement équitable ».
La réponse du Département d’État, attendue dans les prochaines semaines, pourrait éclairer l’avenir des relations américano-congolaises.
César Nkangulu
