Au cours d’un baladeur réalisé ce jeudi 17 octobre 2024, plusieurs kinois ont réagi à la polémique autour de la révision de l’actuelle Constitution de la République. Du point de vue global, l’opinion paraît divisée sur ce terrain.
‘’En ce qui me concerne, personnellement, je trouve qu’il y a beaucoup à faire dans ce pays en dehors de la révision constitutionnelle. Je me pose la question de savoir s’il est nécessaire de faire cette révision-là pendant qu’une partie du pays est occupée. Si cela ne dépendait que de moi, la meilleure manière serait, d’abord, qu’on puisse pacifier l’Est du pays. Et, comme la révision de la Constitution passe toujours par le Référendum, l’ensemble du territoire national sera concerné dans cette démarche-là. Ma crainte est que, dans les années prochaines, il y ait une partie de la population qui dit ne pas être concernée par cette révision qui a été faite sans nous’’, a indiqué un passant, visiblement un agent public, intercepté à la Gombe. Il a réitéré sa position ferme en ces termes :
‘’Je ne suis pas juriste, ni constitutionaliste. Mais, si cela se fait, c’est la décision des autorités… Nous allons les accompagner à condition que cela se fasse bien, pour ne pas heurter la conscience des uns et des autres’’.
Pour Serge Mbadu, un agent du Ministère du Développement rural, la révision constitutionnelle s’impose en RDC pour rectifier certaines failles dans une nouvelle version qui devrait tenir compte des réalités actuelles. ‘’Le problème de la révision de la Constitution, pour l’instant, est obligatoire. C’est quelque chose qui devrait se faire depuis très longtemps, car il y a certains points qui ont été mis et qui ne s’adaptent pas avec la réalité de notre pays. Par exemple, les élections des Sénateurs et des Gouverneurs. Vous remarquerez que ça ne cadre pas bien avec une bonne justice du pays. Donc, il faut qu’on puisse quand même penser à la révision de la Constitution. Ce n’est pas une bible où on doit dire que ce qui a été écrit était inspiré par le Saint-Esprit pour que ça ne soit pas révisé. Donc, on doit recommencer quand-même, ce n’est pas mauvais. Il y a beaucoup de choses qu’il faut réviser. On ne peut pas tout détailler, mais c’est vraiment important’’, a-t-il commenté à ce propos. Une position rejetée par Rufino Tshanza, repéré au niveau du Ministères des Affaires étrangères.
‘’La question de savoir si la révision de la Constitution est opportune, à mon avis, ce n’est pas le cas. Nous avons vécu la première alternance dans notre pays, il y a de cela quelques années. Cela a été une bonne chose qui, d’après moi, pouvait amener le pays à se développer et la révision de la Constitution peut, à mon humble avis, entrainer une forme de dictature par rapport à ceux-là qui veulent réviser. Pourquoi je dis cela, c’est parce qu’ils feront en sorte de mettre en place une Constitution qui va leur permettre de garder le pouvoir. Et, cela ne sera pas une bonne chose pour la population. C’est pourquoi, à mon humble avis, ce n’est pas opportun. Nous avons déjà atteint une bonne allure où il y a eu l’alternance’’, a déclaré Rufino Tshanza.
L’intervention d’une dame, patriote également, a un peu plus soulevé une vive interpellation. Pour elle, la Constitution actuelle ne constitue en rien un blocage pour le décollage du pays.
‘’La révision de la Constitution n’est pas si importante parce que nous avons donné beaucoup de confiance et de chance, mais jusqu’à présent, le peuple n’est pas toujours satisfait par rapport à ses attentes’’, a-t-elle fait remarquer, pour sa part.
Aristote Kaniki