Face à une crise multidimensionnelle qui menace les fondements mêmes de la République Démocratique du Congo, l’opposant Martin Fayulu a réitéré le lundi 9 juin 2025, dans une déclaration publique, sa proposition pour une voie de sursaut national, le « Camp de la Patrie ». Cette initiative, qui transcende les clivages politiques traditionnels, avait déjà été au centre de sa rencontre historique avec le Président Félix Tshisekedi le 5 juin dernier, marquant un rapprochement inattendu entre les deux ‘‘adversaires’’ politiques.
La proposition de Martin Fayulu intervient dans un contexte particulièrement sombre pour la RDC. Le pays fait face à une triple crise : sécuritaire, politique et sociale. L’Est du pays, en particulier, est en proie à une violence intense, marquée par l’offensive du groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda, qui a conduit à la prise de villes telles que comme Goma et Bukavu en début d’année 2025. Cette situation a engendré une crise humanitaire catastrophique, avec plus de 7,8 millions de déplacés internes fin 2024, et une insécurité alimentaire touchant plus de 25 millions de personnes. C’est dans ce climat de que Martin Fayulu, autrefois un opposant farouche qui contestait la légitimité du pouvoir en place, a tendu la main au Chef de l’Etat.
Le « Camp de la Patrie », un concept qu’il a détaillé dans un document public et présenté au Président Tshisekedi, n’est ni un nouveau parti ou une plateforme politique, il s’agit, selon les termes du leader de l’Ecidé, d’un état d’esprit.
Pour Martin Fayulu, cette initiative s’ancre dans l’Article 63, alinéa 1er de la Constitution de la RD, qui stipule : ‘’Tout Congolais a le droit et le devoir sacré de défendre le pays et son intégrité territoriale en cas de menace ou d’agression extérieure’’. A l’en croire, cette disposition constitutionnelle n’a jamais été aussi pertinente.
Le Camp de la Patrie incarne la conviction que la RDC est une, unie et indivisible et repose sur un respect strict de la Constitution. Il se veut l’expression de la voix des Congolais qui refusent la soumission, la complicité, le silence, face aux menaces réelles de balkanisation du pays. L’appel vise à une cohésion nationale autour des valeurs de patriotisme, de vérité et de justice, au-delà des clivages politiques, ethniques ou régionaux.
Tout citoyen animé par cet esprit a, selon la proposition, quatre devoirs cardinaux :
- Défendre avec fermeté l’intégrité territoriale et la souveraineté de la RDC, en s’opposant vigoureusement à toute forme d’agression ou de tentative de balkanisation.
- Promouvoir la paix, la justice et la dignité nationale en toutes circonstances.
- Dénoncer avec courage les complicités internes et les ingérences étrangères qui menacent la stabilité et l’unité du pays.
- Porter avec force la voix du Congo auprès des institutions internationales pour faire entendre la vérité et protéger les intérêts de la Nation.
Nathan Mundele
