Je me souviens encore, au début de l’entrée en fonction du gouvernement Suminwa, avoir sollicité une audience auprès du Ministre d’Etat en charge de la Justice, Constant Mutamba, pour plaider en faveur de la réouverture du procès sur l’assassinat de nos parents, Franck Ngyke Kangundu et Hélène Mpaka.
J’avais rempli toutes les formalités nécessaires, patienté de 13h à 21h… Mais ma demande a fini à la poubelle, littéralement. Pendant ce temps, d’autres personnes, inscrites après moi, ont été reçues.
En le voyant sortir de son bureau, j’ai rassemblé mon courage et me suis approchée de lui, mes dossiers en main. J’ai crié :
« Monsieur le Ministre, je suis Grâce Ngyke, la fille du journaliste assassiné Franck Ngyke Kangundu… Est-ce possible de m’écouter ? »
Mais son regard méprisant a été plus éloquent que mille mots. On lui a ouvert les portières de sa jeep, il est monté… sans un mot.
Et pourtant… Qui, en RDC ou ailleurs dans le monde, ne connaît pas l’affaire de l’assassinat de nos parents ?
Quelle justice pourrait, 20 ans après, nous aider à faire jaillir la lumière dans cette tragédie ?
Ce jour-là, j’ai compris une chose :
La solution à mon combat ne viendra jamais d’un ministre de la Justice de ce genre.
Mais je persévère, inlassablement, dans ma lutte pour que la vérité triomphe.
Grâce Ngyke Kangundu
