De la création de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), des divergences entre membres du Collège des fondateurs, leur séparation, la multiplication de ce parti, ainsi que son état actuel, François Lusanga Ngiele n’est pas passé par quatre chemins pour évoquer ces sujets. Au cours d’une conférence de presse tenue samedi 13 avril dans sa résidence à la commune de Kinshasa, François Lusanga a édifié les amoureux du savoir au travers les médias.
De prime abord, il a soutenu que le 15 février 1982, il y avait au total 34 personnes qui ont œuvré pour la création de l’UDPS. Après le discours du Maréchal Mobutu le 24 avril 1990 instaurant le multipartisme au Zaïre à l’époque, le Collège des fondateurs du parti au pouvoir s’était réuni en congrès pour élire ses dirigeants. Au sortir de ce congrès, Frédéric Kibassa Maliba fût élu président national, secondé par Ngalula Mpandanjila comme 1er vice-président, tous deux suivis de Marcel Lihau et Vincent Mbwankiem, respectivement 2e et 3e vice-président.
‘’ Kibassa Maliba représentait les provinces swahiliphones dans notre organisation au niveau du collège des fondateurs. Lihau Marcel représentait toutes les provinces lingalaphones, Ngalula Mpandanjila représentait effectivement les provinces lubaphones, et enfin, Mbwankiem, les provinces kongophones. C’est ainsi que nous étions organisés. C’était la direction politique de l’UDPS élue démocratiquement’’, a fait savoir François Lusanga, en soulignant qu’il n’y a jamais eu d’élection autre que celle-ci.
Ensuite, ce cofondateur de l’UDPS révèle que des tensions s’étaient installées entre les camarades Etienne Tshisekedi et Ngalula Mpandanjila, deux leaders de l’espace grand Kasaï.
‘’ Le problème était toujours du côté du collègue Etienne Tshisekedi, qui après avoir traqué Ngalula Mpandanjila, l’un des membres de la direction politique de l’UDPS, dans laquelle il n’était pas élu, il avait continué la traque aux autres membres du directoire. Cette fois-là, c’était le tour de Kibassa Maliba. Il voulait à tout prix faire partir tout le monde.
Ses deux clubs privés : les cérébraux et les rapides, avec les parlementaires debout, tous étaient mobilisés pour déstabiliser le parti et ses membres fondateurs’’, a-t-il rajouté. Et de marteler : « Etienne Tshisekedi n’a jamais été élu régulièrement au sein de l’UDPS ». Face à ce désordre, un conclave était organisé au centre Bondeko par le Collège des fondateurs. Au même moment où se tenait le conclave, les clubs de réflexion, les cérébraux et les rapides se réunissaient parallèlement.
‘’ En date du 23 mars 1996, ces deux clubs de réflexion venaient de soumettre au collègue Etienne Tshesekedi un texte qu’il devait signer, une décision imaginaire et conçue par eux-mêmes en violation flagrante de tous les textes légaux de l’UDPS. Il devait signer ce texte qui excluait tous les autres fondateurs n’étant pas de son obédience. En dehors du collège des fondateurs, ils se concertent avec les membres de ses deux clubs de réflexion et excluent la majorité de ses collègues sans titre ni droit’’ a poursuivi le cofondateur de l’UDPS. Pour crédibiliser cette démarche, Etienne Tshisekedi déclarait que les collègues fondateurs s’étaient autoexclus du parti suite à la leur trahison.
A travers cette histoire, François Lusanga cherche à apprendre aux militants de l’UDPS d’où est venu le parti pour arriver à ce qu’il est aujourd’hui.
Nathan Mundele