La conférence de soutien à la paix et à la prospérité dans la région des Grands Lacs s’est ouverte hier à Paris sans Paul Kagame du Rwanda, Yoweri Museveni de l’Ouganda, Evariste Ndayishimiye du Burundi. Par contre, les médiateurs américains et qatari ont fait le déplacement de la capitale française.
Portée par la France en association avec le Togo, médiateur désigné par l’Union africaine dans le conflit RDC-Rwanda, cette rencontre a pour objectif de mobiliser la communauté internationale face à la crise humanitaire et sécuritaire qui secoue l’Est congolais et la région des Grands Lacs.
En effet, depuis janvier 2025, 2,4 millions de personnes ont fui les combats, portant à près de 6 millions le nombre total de déplacés internes en RDC, tandis qu’un million de Congolais sont réfugiés dans les pays voisins. La crise alimentaire s’aggrave, touchant 27 millions de personnes menacées par la faim. Les femmes et les filles demeurent les premières victimes, exposées aux violences sexuelles et aux viols qui accompagnent les affrontements.
Il s’agit pour Macron de jeter les bases d’une coopération renforcée en matière de sécurité et de développement entre les représentants d’organisations internationales et plusieurs ministres africains et mobiliser la communauté internationale face à l’urgence humanitaire qui sévit dans l’est de la RDC et à renforcer les efforts de paix et de prospérité dans la région des Grands Lacs.
Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, qui représente le président Kagame à ce forum, est la preuve de la prudence affichée par le Rwanda face à un dossier diplomatique sensible où les relations avec Kinshasa demeurent tendues.
Si pour la France, l’importance des négociations en cours entre la RDC et le Rwanda, ainsi qu’entre le gouvernement congolais et le l’AFC/M23, considérées comme des étapes décisives vers une solution politique durable, le front militaire est toujours en ébullition.
La requête de Paris d’obtenir l’ouverture de l’aéroport de Goma en vue d’acheminer l’aide humanitaire aux sinistrés de l’est congolais, risque d’être butée au refus des supplétifs du Rwanda qui aurait poser quelques conditions, en l’occurrence, la levée de la fermeture des banques du territoire occupé par Kinshasa.
En effet, Kigali n’entend pas s’inscrire dans la démarche des européens dont la France après des mesures des restrictions prises à l’encontre du gouvernement rwandais. Une mission des experts du Conseil européen a été envoyée à l’est de la RDC pour enquêter sur les violations des droits de l’homme et d’en établir la responsabilité.
Le Rwanda préfère s’attarder sur l’accord de Washington suffisamment avancé dans la pratique plutôt que d’ouvrir à Paris une brèche.
La Pros.