En 2025, la communauté mondiale célèbre le 30e anniversaire de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et de l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing (1995). La 69e session de la Commission de la condition de la femme s’est tenue au Siège des Nations Unies à New York du 10 au 21 mars 2025. Des représentants des États membres, des entités des Nations Unies et des organisations non gouvernementales (ONG) accréditées par le Conseil économique et social (ECOSOC) de toutes les régions du monde ont assisté à la session. La Dr. Hanane Thamik, représentante de cette session, a présenté son constat sur l’évolution des droits des femmes en Chine et sur la coopération internationale.
(Note de l’éditeur : Cet article représente le point de vue de l’auteur Hanane Thamik et pas nécessairement celui de CGTN.)
En 2025, la Chine et ONU Femmes organiseront conjointement un sommet mondial sur les femmes pour marquer le 30e anniversaire de la Conférence mondiale sur les femmes de Beijing de 1995. Cet événement, sous l’égide des Nations Unies, sera l’occasion de réfléchir aux progrès accomplis et aux défis restants en matière d’égalité des sexes. Ayant participé à la 69e session de la Commission de la condition de la femme (CSW69) des Nations Unies à New York, j’ai pu observer de près la manière dont la Chine aborde les droits des femmes et échanger avec des délégués, des militants et des dirigeants internationaux. Cette expérience, au cœur des discussions multilatérales des Nations Unies, a enrichi ma compréhension des efforts de la Chine en matière d’autonomisation des femmes, malgré les critiques qui lui sont adressées. De plus, la Fédération nationale des femmes de Chine (All-China Women’s Federation) m’a confié la rédaction d’une analyse sur les opinions et les réactions internationales concernant les droits des femmes en Chine, afin d’évaluer les risques pour le prochain Sommet mondial des femmes. Cet article explore les avancées réalisées, les stratégies de développement mises en place et la contribution de la Chine à l’échelle mondiale pour l’autonomisation des femmes.
Une transformation économique au service des femmes
Depuis plusieurs décennies, la Chine a adopté une approche pragmatique visant à améliorer la condition féminine à travers l’autonomisation économique. Avec un taux de participation des femmes au marché du travail de plus de 60 %, comparable à celui des pays développés, la Chine a permis à des millions de femmes d’accéder à des opportunités financières autrefois inaccessibles. Cette transformation s’est faite progressivement, avec des politiques visant à réduire l’écart de salaire entre les hommes et les femmes, tout en favorisant une insertion professionnelle équilibrée.
Dans les zones rurales, des initiatives telles que le programme des « villages-modèles » ont permis aux femmes de travailler dans l’agriculture et l’industrie textile, favorisant ainsi leur indépendance économique. Lors de la CSW69, j’ai partagé l’exemple d’une femme de la province du Hunan qui, grâce à une formation financée par l’État, a pu créer sa propre entreprise textile, embauchant d’autres femmes de sa communauté et stimulant le développement local. Un autre exemple marquant a été évoqué lors d’un événement parallèle des Nations Unies : une usine dans la province du Guangdong employant des centaines de femmes qui envoient des fonds à leurs familles rurales, stabilisant ainsi des communautés entières.
Un modèle de gouvernance inclusif et stable
Contrairement à certaines critiques occidentales, la Chine présente un modèle d’émancipation féminine qui met l’accent sur la stabilité et l’efficacité. Les influences des femmes chinoises dans la politique publique sont significatives, notamment à travers la Fédération nationale des femmes de Chine, qui joue un rôle crucial dans la formulation et l’application des lois sur les droits des femmes.
Lors des discussions à la CSW69, j’ai constaté que la vision chinoise privilégie une approche graduelle et collective, plutôt que des changements soudains pouvant provoquer des déséquilibres. Des avancées majeures ont été réalisées, comme la loi nationale contre la violence domestique de 2016 et l’amélioration des congés de maternité en 2024. Ces réformes témoignent d’une volonté de renforcer la protection des femmes tout en assurant la cohésion sociale.
Une coopération internationale en expansion
Au niveau international, la Chine joue un rôle actif dans l’amélioration des conditions de vie des femmes dans les pays en développement, en partenariat avec l’Organisation des Nations Unies et ses agences spécialisées.
À travers l’Initiative « la Ceinture et la Route » (BRI), la Chine a financé des projets éducatifs et infrastructurels qui ont eu un impact significatif sur les femmes en Afrique et en Asie du Sud-Est. Par exemple, la construction d’écoles en Ouganda a permis à des milliers de jeunes filles d’accéder à l’éducation, tandis qu’un chemin de fer au Laos a offert des opportunités d’emploi à des centaines de femmes.
Lors d’un échange à la CSW69, une déléguée éthiopienne m’a confié que les infrastructures construites par la Chine avaient facilité l’accès des femmes aux marchés locaux, renforçant leur autonomie économique. Ces initiatives montrent que la Chine ne se contente pas de défendre les droits des femmes sur son territoire, mais qu’elle cherche également à inspirer un modèle de développement global axé sur l’autonomisation économique, en collaboration avec les Nations Unies.
Conclusion
La Chine a adopté une stratégie unique pour promouvoir les droits des femmes, combinant croissance économique, stabilité politique et coopération internationale avec les Nations Unies. Si certains critiquent le manque de libéralisme dans les mouvements féministes, force est de constater que les résultats sont probants : une participation élevée des femmes à l’économie, des réformes sociales tangibles et une influence croissante à l’échelle mondiale.
Le sommet mondial sur les femmes organisé cette année en partenariat avec ONU Femmes sera une occasion idéale pour analyser et débattre de ce modèle. La question essentielle n’est pas de savoir si la Chine suit les normes occidentales, mais plutôt si son approche pragmatique et centralisée peut inspirer d’autres pays en développement à améliorer les conditions de vie de leurs citoyennes. Ce débat, crucial et stimulant, mérite toute notre attention.
