Le taux de change, c’est le prix d’une monnaie par rapport à une autre, pendant que le change, c’est l’écart entre la valeur nominale d’une monnaie et celle pour laquelle cette monnaie est acceptée dans la circulation. A en croire Michael Burda et Charles Wiplosz dans leur livre ‘’Macroéconomie vue sous la perspective européenne’’, Il y a deux manières d’exprimer un taux de change : en termes du nombre d’unités monétaires étrangères par unité monétaire nationale ou, a contrario, en termes d’unités monétaires nationales par unité monétaire étrangère. Selon Paul De Grauwe, dans son livre ‘’Economie de l’intégration monétaire’’, l’incertitude liée au taux de change engendre une incertitude des prix futurs des biens et services. C’est ce que l’on est en train de vivre à l’heure actuelle en République Démocratique du Congo, précisément à Kinshasa, où la dite incertitude du taux est caractérisée par la pluralité d’expressions de sa valeur d’échange. Sans tenir compte des ‘’zéros’’, cela fait 240 à Kasa-vubu, 243 à Lemba, où il prête à équivoque, comme par hasard, avec l’indicatif téléphonique de la RDC, 245 à Matete, et largement en dessous de tout ça chez l’agent payeur du fonctionnaire congolais qui ne sait plus face à quel prix se résoudre. Ce qui crée une sous-incertitude caractérisée par le fait que le taux de change de la politique salariale en République Démocratique du Congo n’est pas celui que l’on rencontre sur ses marchés des biens et services. Le pauvre fonctionnaire congolais se retrouve dans ce cas sans pouvoir d’achat ou, a contrario, seulement avec son vouloir d’achat, face à une incertitude des prix sur les marchés créée par celle du taux d’échange ci-haut déplorée.
Le prix, qui est l’expression monétaire de la dite valeur de change, ne sait pas lui-même comment se fixer face à ce jeu de hauts et bas du taux du dollar qui s’est érigé en fausse monnaie dans les marchés des biens et services de la République Démocratique du Congo ; c’est selon qu’il y règne en maître absolu. C’est allusion faite à la loi de Gresham qui stipule : lorsque dans un pays circulent deux monnaies, la mauvaise chasse la bonne.
Or, à contrecourant de cette thèse, soit dit en passant que la très forte quantité de devises dans un pays, cas du dollar en RDC, dénote plutôt une balance de paiements excédentaire caractérisée par la supériorité des exportations sur les importations. L’inverse donne lieu à une balance déficitaire, à cause justement d’une absence de devises dans le pays, absence due au fait que le pays n’a pas exporté.
Ce qui crée, dans le cas d’espèce, une incidence à la hausse sur le taux de dollar, qui est en fait le taux vecteur de tous les prix des biens et services sur le marché. Son incertitude, qui crée celle des prix, est justement due, sauf erreurs d’observation, à la non-maîtrise de la ‘’dite’’ balance de paiements. Donc, plus le pays exporte, plus il y a des entrées en devises et plus il ya des entrées en devises, plus le taux est favorable pour l’économie monétaire nationale. Ce n’est que partie remise.
Saint-Germain Ebengo