Trop c’est trop ! Ils en ont assez de voir la même personne revenir à chaque fois ! Samedi 1er juin 2024, les personnes vivant avec handicap, bien décidées à faire entendre leur voix, sont sortis en masse sur le boulevard Lumumba dans l’axe quartier 1-Debonhomme pour manifester contre la nomination d’Irène Esambo au poste de Ministre déléguée près le Ministre des Affaires sociales, en charge des PVH au sein du Gouvernement Suminwa, elle qui était déjà aux affaires au sein de l’équipe gouvernementale précédente, que dirigeait Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge.
Pour exprimer leur colère, ils ont barricadé les deux allées de cette route, en s’allongeant à même le sol, provocant des grands embouteillages, pourvu que cette manifestation retentisse aux oreilles des autorités pour qu’elles trouvent une solution à leur demande et ce, dans le délai le plus bref. Des pancartes portant des messages d’indignation contre la reconduction d’Irène Esambo à la tête de leur ministère de tutelle ont été brandies.
Les protestataires reprochent à ce membre de l’exécutif son manque de transparence dans la gestion des affaires des personnes handicapées et son indifférence à leurs besoins lors de son premier mandat et ne voient pas en elle la réponse à leurs désidératas. Ils réclament également des réformes significatives dans ce secteur qui, selon eux, n’avaient pas été apportées durant les cinq années passées, comptant pour son précédent mandat ; la prise en compte de leurs priorités en améliorant leurs conditions sociales.
‘’Nous manifestons aujourd’hui parce que nous ne voulons pas d’Irène Esambo aux commandes du ministère des personnes vivant avec handicap. Après cinq années passées à la tête dudit ministère, elle n’a rien apporté de concret pour résoudre tant soit peu nos problèmes. Au moment où je vous parle, la mendicité est devenue le seul moyen pour nous de nourrir nos enfants afin de survivre. Aucune politique d’accompagnement social des personnes handicapées.
Nous sommes complètement abandonnés à notre propre sort et nous voulons que cela cesse’’, a lancé un des manifestants.
‘’Nous manquons des centres d’accueil pour handicapés. Il y en a parmi nous qui ont des qualifications dans divers métiers mais aucun d’eux ne bénéficie de l’appui de notre ministère. Aucun emploi, encore moins une opportunité ne nous est offerte. C’est pourquoi, nous avons décidé de prendre notre destin en main afin de revendiquer ce qui nous est dû de droit’’, a renchéri un autre.
Paul Nsapu, président de la Commission des Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), s’est rendu sur le lieu de la manifestation pour convaincre les organisateurs à libérer le boulevard afin de permettre la reprise de la circulation sur cette voie qu’ils ont obstruée depuis les petites heures du matin et les a appelés à rédiger un mémo à l’attention du Président de la République, tout en les assurant que leurs préoccupations sont parvenues au sommet de l’Etat.
‘’Votre message est arrivé auprès des autorités. Alors vous devez quitter le boulevard pour permettre aux voitures de circuler.
Je vous demande de constituer une délégation qui va passer dans les bureaux de la CNDH lundi prochain, histoire de vous accompagner auprès des décideurs, afin qu’ils trouvent une issue favorable à votre demande’’, a indiqué le président de cet organe d’appui à la démocratie.
Il y a lieu de noter qu’au cours de cette manifestation, la population a montré sa solidarité envers les manifestants, en les encourageants de poursuivre leur démarche de protestation, et à plusieurs reprises, leur a servi de bouclier, au même titre que la police contre les automobilistes qui tentaient de forcer le passage.
Nathan Mundele