L’Inspection Générale des Finances, dans son format actuel, est la résultante des réformes antérieures édictées pour la sauvegarde de l’intérêt général et plus particulièrement des intérêts du trésor public. Elle a, jeudi 25 juillet, organisé sa deuxième Journée scientifique, à l’initiative du Syndicat des Inspecteurs des Finances (SIF). A cette occasion, les ouvrages : Système coopératif et développement communautaire d’Albert Lutete Mvuemba ; Inégalités économiques et redistribution des revenus de Christophe Bitasimwa Bahii et les Finances publiques du pouvoir central de Jean-Marie Abolia, ont été vernis dans l’amphithéâtre Félix Antoine Tshisekedi de l’IGF après présentation aux participants.
C’était l’occasion pour l’IGF de présenter à l’opinion non seulement, la production scientifique jusque-là insoupçonnée du corps des Inspecteurs des finances et des membres de toute l’IGF mais aussi leurs qualités morales, éthiques et scientifiques.
Exprimant son souci dans le développement agricole de la RDC à travers son ouvrage, Albert Lutete Mvuemba, en sa qualité d’Inspecteur Général de l’IGF, a réfléchi sur la manière d’amener le secteur agricole de la RDC à la croissance en mettant sur pieds les sociétés coopératives. Il estime que le paradigme adopté dans ce secteur ne marche pas.
«On fait l’agriculture comme une boutique à la cité alors que celle-ci est soumise à la discipline du groupe», a-t-il indiqué avant de poursuivre qu’en amont et en aval, les agriculteurs congolais sont appelés à être organisés comme partout ailleurs.
Au regard de l’impossibilité pour individu de posséder un laboratoire et d’avoir des crédits bancaires pour cet investissement, M. Albert Lutete Mvuemba fait savoir qu’il faut avoir une coopérative qui pourrait organiser l’approvisionnement en intrants et éventuellement leurs examens dans le laboratoire.
«Actuellement avec le réchauffement climatique, il faut des études plus précises pour avoir des semences qu’il faut. Il y a des maladies qui attrapent les plantes, tout çà c’est géré par les coopératives».
Par ailleurs, il explique qu’un individu isolé ne peut pas être crédible devant une banque mais s’ils sont organisés en coopérative, la banque dispose des garanties suffisantes que seule la coopérative peut rembourser. Aussi, a-t-il enchaîné, c’est la coopérative qui met à la disposition de ses membres des encadreurs comme les vétérinaires, les agronomes, les ingénieurs…
La priorité dans le secteur agricole, c’est d’organiser les agriculteurs censés être de vrais producteurs en les réunissant en sociétés coopératives. Ces dernières vont aider à la professionnalisation des agriculteurs en vue de les rendre plus performants et de booster le rendement agricole et par là, mettre fin au cycle des intermédiaires des marchés afin de fructifier leurs revenus.
Au niveau de la vente, révèle-t-il, il y a trop de manœuvres, d’intermédiaires qui ne laissent pas le paysan vendre sa marchandise. Ils cherchent à entretenir la spéculation en vue d’obtenir la baisse du prix au détriment du producteur. Cette attitude n’aide pas à encourager le travail des agriculteurs qui sont complètement ruinés par les intermédiaires qui revendent leurs produits à un prix plus élevé.
Préoccupé par le souci d’avoir des indicateurs sur les conditions de vie des populations congolaises, l’Inspecteur général Christophe Bitasimwa Bahii, pour sa part, a mené son étude sur les inégalités qui caractérisent la RD. Congo. Si la croissance économique et l’investissement dans le capital humain sont des facteurs devant réduire les inégalités, il a par contre démontré que l’indice des prix et la croissance démographique sont des facteurs aggravant des inégalités en RD. Congo. La mauvaise gouvernance économique et politique est aussi l’un des facteurs qui renforce les inégalités économiques dans la redistribution des revenus.
«Les inégalités sont trop élevées en RDC. Un riche a 11 fois plus des revenus que le ménage de pauvre. Les ménages les plus pauvres se retrouvent parmi ce dont les femmes sont cheffes. Les ménages dont les cheffes sont femmes sont plus pauvres. Le ménage dont l’âge du chef est dans la tranche de 15 à 27 ans, vient en deuxième position comme ménage pauvre. En troisième position vient le ménage dont le chef a plus de 58 ans (le vieux)», a-t-il renchéri.
Sur le plan géographique, l’auteur note que les inégalités diffèrent aussi d’une province à une autre. 90% des pauvres sont dans les milieux ruraux. Les inégalités entre les ruraux sont moins élevées qu’entre les citadins. Elles sont plus élevées dans les provinces où il y a plus d’activités économiques. Les riches sont très riches et les pauvres sont très pauvres.
Dans la macroéconomie, Christophe Bitasimwa Bahii a révélé qu’en RDC, l’Indice de Développement Humain (IDH) tourne autour de 0,44. Ce qui signifie selon lui, « qu’un enfant né en RDC n’a la possibilité de développer que 37% de son potentiel intellectuel et humain». Cependant, le troisième ouvrage n’a pas été décortiqué à la suite de l’absence de son auteur.
Jonas Shampa
