*Intime conviction. Ambition déterminante. Expertisée et expérience avérées. Matata Ponyo, ex-Ministre des Finances, ex-Premier Ministre et, aujourd’hui, Sénateur de son état, a, depuis son bastion de Kindu, au Maniema, dévoilé un vaste programme visant à renouer avec le destin de grandeur pour la RD. Congo. Pour ce faire, il a trouvé des mots justes pour démontrer combien un nouveau rêve pour ce pays est encore possible, pourvu qu’une nouvelle volonté en soit un vrai gage de l’action des politiques publiques. 90, 9 milliards pourraient ainsi l’estimation chiffrée des moyens à mobiliser pour faire de la RD. Congo, une oasis de paix et un havre de bonheur, à l’en croire.
Décor
C’est à partir de son Kindu natal, Chef-lieu de la Province du Maniema, que le Sénateur Matata Ponyo Mapon, Leader du parti politique Leadership et Gouvernance pour le Développement (LGD), candidat déclaré à la présidentielle 2023, a décidé de présenter, le mercredi 2 août 2023, son « programme du candidat président ».
Mais, pourquoi avoir choisi Kindu et non Kinshasa ? Matata n’a pas, non plus, échappé à cette question.
« Je suis en vacances parlementaires et Kindu, c’est mon fief électoral. Je leur ai donné la primeur de ce programme pour changer le Congo », a-t-il déclaré. Des ambitions, Matata en a en grand nombre. C’est ce qui explique le titre novateur de son programme : « Renouer avec notre destin de grandeur ! ».
Comment y arriver ? Matata pense ainsi avoir trouvé la clé de voûte pour ouvrir la voie à l’émergence de la RD. Congo.
« Mon ambition de briguer la Présidence est ancrée dans une conviction profonde, celle d’éveiller dans mes concitoyens un sentiment de confiance renouvelée en leur potentiel », a-t-il dit. Pour incarner cet élan d’un Congo fort, il propose un contrat social basé sur les droits, les devoirs et les responsabilités.
En tant que futur président de la République, dit-il, « mon rôle ne sera pas d’être omniprésent mais, il me reviendra de vous faire confiance, de faire confiance à vos compétences et de garantir le respect et le bon fonctionnement des institutions, suivant les prescrits de notre loi fondamentale, grâce à un leadership et une gouvernance de qualité ».
A lui de s’interroger : « Où est passé notre rêve d’indépendance ? Où en sommes-nous ? ».
Il pense avoir trouvé la clé au travers de ce programme qu’il offre à la République. « Il y a nécessité que la RDC se réveille et notre programme veut justement réveiller ce géant qui s’en dort », lance-t-il.
Il est convaincu d’une chose : « Pour retrouver le chemin de l’émergence, il faut des réformes et plus de réformes ».
Pour concrétiser ce rêve, le candidat Matata a bâti son programme sur quatre priorités, à savoir : « La défense nationale, la paix et la sécurité intérieur comme urgence absolue ; Un Plan d’urgence infrastructurelle pour l’investissement et la croissance ; Renouer avec le destin industriel de la RDC ; Réformer et bâtir un Etat stratège pour le bien-être des Congolais ».
Bref, il s’inscrit sur le schéma de créer « le rêve congolais ».
Aussi, se propose-t-il de tout mettre en œuvre pour que la RDC atteigne en cinq ans le rang des pays à revenu intermédiaire. « C’est possible et faisable », dit-il.
« Le pacte social que je propose n’est pas simplement une vision idéaliste. C’est une promesse ferme, un engagement solennel qui trouve ses fondements dans mes expériences précédentes aussi bien, en tant que directeur général du BCeCo, ministre des Finances et Premier ministre, que dans les convictions qui ont toujours caractérisé mes actions.
Ce pacte est donc l’écho de notre détermination à faire émerger un Congo fort, résilient et prospère. Il est l’expression de notre volonté de transformer les défis en opportunités, de notre ambition de développer notre économie, mais surtout de notre espoir de créer une société où chaque citoyen participe à la croissance économique et en récolte les fruits », promet-il
Parce que la meilleure redistribution du revenu procède d’une croissance forte et résiliente, Matata se fixe le cap d’aligner une croissance économique à deux chiffres au bout de son mandat, soit 14,6%, couplée à une pression fiscale moyenne de 18,6% et un budget de l’Etat annuel d’une moyenne de 18,2 milliards US, tout en se fixant l’ambition d’atteindre 1,2 millions de création d’emplois par an à créer sur le territoire national.
« Ces chiffres sont de minima », a-t-il fait observer, convaincu qu’il est à mesure d’aller au-delà si la machine des réformes se met en même-temps en place. Ce qu’il pense faire au bout de cinq ans de son mandat présidentiel.
Et certains lui rétorquent qu’on ne mange pas la croissance économique, moins encore la stabilité du cadre macro-économique, Matata réplique : « Chaque pourcentage de croissance, chaque dollar de PIB, chaque point de pression fiscale traduisent notre détermination à améliorer le quotidien de chaque Congolais ».
A tout prendre, il est d’avis que le programme qu’il propose aux Congolais est « une vision fondée sur l’urgence absolue de ramener la RDC sur le chemin de l’émergence ». Et d’ajouter : « Nous voulons faire de cet Etat, un Etat normal ».
A ceux qui redoutent de sa capacité à remettre la République Démocratique du Congo sur les rails, Matata rassure : « On ne peut remettre un pays sur le chemin de l’émergence sans garantie la transparence dans la gestion des fonds publics ». Cet engagement ferme est inscrit dans son programme présidentiel.
Comment créer les conditions de croissance tant qu’il y aura l’instabilité dans la partie Est du pays ? Loin de négliger la nécessité d’impliquer les voisins immédiats de la RDC à une paix durable dans la région, Matata pense, en outre, que « le seul moyen d’avoir la paix est d’avoir une bonne armée, une bonne police et des services des renseignements efficaces ».
Il justifie dès lors le choix d’avoir inscrit la défense nationale, la paix et la sécurité intérieure comme « priorité absolue » de son programme.
Il sait néanmoins qu’il ne pourra pas réaliser ce « rêve congolais » seul. Il aura besoin des gens et des alliances pour l’accompagner sur le chemin de la Présidence de la République. Il n’exclut donc pas cette hypothèse. « Nous ne fermons pas la porte aux alliance.
Au moment opportun, l’on devra se décider. Pour l’instant, je vous propose ce programme pour renouer avec notre destin de grandeur », a-t-il tenu à préciser.
Que dire de plus ?
Candidat président de la République, Matata ne s’en cache pas.
Depuis Kindu, il a présenté le programme qui va porter sa candidature à la présidentielle de décembre prochain.
Fort de son passé élogieux de ministre des Finances et de Premier ministre, Matata est convaincu d’être l’homme de la situation pour redonner sa grandeur au Congo. Il y croit et il se donne le moyen d’atteindre cet objectif.
(LPM avec la Cellcom/LGD)
Quelques engagements phares du programme MPM 2024-2028
- Nous nous engageons à garantir durablement la paix et la sécurité sur tout le territoire national :
– En portant les dépenses sécuritaires de 6% à 15% du budget national ;
– En doublant le budget consacré au bien-être des militaires ;
– En triplant le ratio « nombre de militaires pour 1000 habitants », actuellement situé à 1,5 ; par l’augmentation des effectifs ;
– En investissant massivement dans l’équipement et les renseignements militaires ;
– En construisant 05 nouveaux camps militaires, stratégiquement situés dans les zones en proie aux conflits persistants.
Dans ce même chapitre, nous nous engageons à apporter une réponse économique à l’insécurité persistante à l’Est du pays, à travers :
– Le lancement d’un programme de construction d’un total de 1.000 km d’infrastructures routières dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri ;
– La création, viabilisation de la zone économique spéciale de Musienene ainsi que le lancement du mini-parc agro-industriel de la Ruzizi. La police nationale sera également professionnalisée par :
– Le rehaussement des conditions d’éligibilité pour le recrutement au sein de la Police ;
– L’augmentation qualitatif et quantitatif des effectifs pour atteindre 400.000 unités d’ici à 2028 ;
– La revalorisation salariale, avec un objectif de doublement d’ici à 2028 ;
– Un important investissement dans l’équipement et la logistique ainsi que des formations spécialisées.
- Nous nous engageons à consacrer 20% du budget national au financement d’un plan d’urgence infrastructurelle pour :
– Relier Kinshasa aux villes de Kisangani, de Lubumbashi, de Goma, et de Mbandaka, d’ici à 2028, à travers de projets routiers ambitieux au niveau national ;
– Construire 2.600 km de routes d’intérêt provincial ; – Acquérir 4.000 bus pour renforcer Transco ainsi que le programme « Esprit de vie » ;
– Créer New Kinshasa, en réimaginant et étendant Kinshasa au-delà de la N’sele, à travers un lot de nouvelles infrastructures socio-économiques (aéroport, 100 Km d’autoroute et 100 km de voiries, bâtiments administratifs, logements sociaux, etc.) ;
– Construire 05 aéroports internationaux (Kinshasa, Goma et Lubumbashi) et nationaux (Moanda et Mbandaka) modernes ;
– Acquérir 10 nouveaux avions pour Congo Airways ;
– Finaliser la construction du port en eau profonde de Banana ainsi que réhabiliter et équiper le port de Matadi ;
– Faire de Goma et Moanda deux grands pôles infrastructurels touristiques et relancer le tour cycliste. Cet effort budgétaire permettra également d’investir dans les infrastructures d’excellence pour l’éducation nationale et la santé publique :
– En créant 05 technopôles universitaires : des hubs industriels et technologiques autour de 05 universités technologiques ;
– En construisant 02 grandes écoles d’excellence avec internat dans chaque province et un total de 1.500 écoles primaires, secondaires, techniques et centres de formation professionnelle sur tout le territoire national ;
– En construisant 07 nouveaux hôpitaux de référence d’ici à 2028 et 300 centres de santé ainsi qu’en réhabilitant les hôpitaux de référence dans toutes les provinces qui en disposent. Nous nous engageons également à développer des infrastructures culturelles et sportives pour rassembler les Congolais et promouvoir l’excellence notamment :
– 03 centres internationaux de congrès et de spectacles, 03 grands complexes sportifs modernes, des gymnases et stades municipaux à travers le pays ;
– 1 mémorial à l’Ouest et un autre à l’Est ainsi que des monuments commémoratifs ;
– Une centaine de commandes publiques artistiques pour soutenir la création et l’art locaux ;
– Des prix et récompenses pour les chants patriotiques et l’art qui participeront à raviver la conscience patriotique et nourrir l’éducation civique et citoyenne.
- Nous nous engageons à reconstruire le tissu industriel de la RDC en y consacrant 15% du budget national en mettant l’accent sur :
– Le déploiement de 03 mini-parcs agro-industriels et la création et viabilisation de 07 zones franches pour l’industrie ;
– La construction de 1.000 km de routes agricoles ;
– L’achèvement des 12 projets hydroélectriques clés ;
– Le lancement des premiers travaux de génie civil pour les deux grands projets hydroélectriques unificateurs de Grand Inga dans sa première phase de Inga 3 ainsi que de Tshopo 2, après avoir bouclé les études, le montage financier, ainsi que le recrutement du développeur.
- Nous nous engageons à réformer l’Etat et améliorer la qualité de la fourniture des services publics à travers :
– La réalisation du deuxième recensement général de la population et de l’habitat ;
– La mise en œuvre d’un plan national de digitalisation, permettant de créer des bases de données intégrées pour divers secteurs de l’administration (Etat civil, Police, impôts, affaires foncières, transports, habitat, DGM, etc.) ;
– L’opérationnalisation de la Caisse Nationale de Péréquation ;
– L’introduction des contrats d’objectifs et de performance pour les membres du gouvernement, à travers des lettres de mission ;
– La poursuite et l’accélération de l’exécution stricte de la feuille de route des réformes Doing Business ;
– La remise de l’administration publique au service de l’efficacité et du développement (redynamisation du CPMAP, mise en œuvre effective d’un système intégré de gestion des ressources humaines, mise en place d’une politique salariale incitative par décret, mise à jour des cadres organiques de l’administration publique) ;
– La réduction du train de vie des institutions politiques afin de prioriser le financement du développement ;
– La création d’une Haute Autorité de la vie politique chargée de conduire les réformes nécessaires pour moraliser la vie politique ;
– La mise en place des politiques et des mécanismes garantissant la liberté d’expression et de presse, l’indépendance éditoriale, et assurant la protection des journalistes contre les pressions et autres menaces politiques.
Nous nous engageons également à renforcer la conduite de la politique budgétaire et la coordination avec la police monétaire pour garantir la stabilité du taux de change et des prix intérieurs par :
– Une meilleure mobilisation des recettes publiques (caisses enregistreuses, extension de l’assiette de l’IPR et de l’IBP, fin des exonérations fiscales non conformes) ;
– La mise en place des mécanismes incitatifs pour orienter les fonds des placeurs institutionnels vers les priorités de développement du pays ;
– La recapitalisation de la Banque Centrale ;
– Une gestion orthodoxe des finances publiques et la création d’une marge de trésorerie confortable. Le capital humain sera replacé au centre de la marche vers l’émergence à travers :
– L’opérationnalisation effective d’un système de soins de santé universel ;
– La réforme des programmes de l’enseignement de base ainsi que le lancement d’un concours national des mathématiques ;
– La mise en place d’un système de bourses stratégiques à l’étranger ;
– L’amélioration des conditions de rémunération et de travail des enseignants ;
– La mise en place d’un programme de protection sociale ciblé sur les personnes vivant avec handicap ;
– Une revue actuarielle indépendante de la pérennité des régimes de sécurité sociale général et spéciaux ;
– L’accompagnement des provinces à organiser la retraite et les autres prestations de sécurité sociale.