Laetitia Bena Kabamba, Commissaire Générale en charge de l’Environnement et Assainissement de la Ville-province de Kinshasa
*Ce jour-là, en quelques fragments de secondes, elle aurait pu passer de vie à trépas. Echappant ‘’gracieusement’’ et ‘’de justesse’’ à une embuscade tendue, en plein jour, aux environs de son domicile, Laetitia Bena Kabamba, Commissaire Générale en charge de l’Environnement et Assainissement de la Ville-Province de Kinshasa, demeure fortement préoccupée par l’insécurité qui plane autour d’elle et inquiète, de ce fait, ses proches collaborateurs ainsi que tous les siens. S’autosaisissant de cette affaire, en vertu de ses prérogatives visant la promotion et la protection des Droits de l’Homme, la Commission National des Droits de l’Homme (CNDH) joint sa voix et interpelle les autorités tant nationales que sécuritaires à assurer le droit à la sécurité de Mme Laetitia Bena Kabamba qui, de surcroit, est membre du Gouvernement Provincial de Kinshasa au sein duquel elle œuvre, d’arrache-pied, dans la concrétisation du projet d’assainissement ; un dossier suivi de près par le Président Félix Tshisekedi et le Gouvernement de la République.
Genèse des faits
Dans une entrevue avec la presse locale, Me Jean-Richard Tshibanda Nduba, Commissaire National et Coordonnateur de la Sous-Commission Permanente des Droits Civils et Politiques à la CNDH, a pris les soins de relater les faits tels que déroulés, en effet, le vendredi 15 septembre 2023.
« Ce jour-là, dans l’après-midi, il y a eu attaque des hommes à mains armés qui ont tiré sur le véhicule de la Commissaire Générale en charge de l’Environnement et Assainissement de la Ville-province de Kinshasa. Cette attaque est intervenue au terme des heures de services. A son retour à son domicile, la Commissaire Générale recevra un appel insistant à ce qu’elle rentre au Centre-ville (Gombe) pour traiter certains dossiers. Par reflexe, son Assistante lui proposera de la précéder au lieu indiqué pour s’enquérir du dossier et lui rapporter des informations. N’ayant pas de moyen de déplacement, la Commissaire Générale lui prêtera sa jeep. Mais, arrivés au croisement des avenues Basoko et OUA, le chauffeur de la jeep et l’Assistante constateront l’attaque des hommes à mains armées les interrogeant : ‘’Aza wapi’’ (Ndlr. Où est-elle ?). Ce qui suppose que l’on cherchait la Commissaire Générale, propriétaire du véhicule. Heureusement qu’elle était restée à son domicile », a-t-il narré, d’entrée de jeu.
Bien plus, ce cadre de la CNDH a déclaré : « C’est ainsi que l’Assistante réussira à s’échapper par rampes à cause des tirs. Le chauffeur était atteint par des effets le blessant. Dans la soirée du même jour, par reflexe, la Commissaire Générale n’est pas retournée à son domicile. Dans la matinée du lendemain, elle apprendra qu’il y avait des gens armés qui ont barricadé l’entrée de son avenue, contrôlant les entrées et sorties de chaque véhicule, cambriolant des biens des victimes ».
Mais, pourquoi et par qui ?
« De nos enquêtes en cours, nous avons découvert qu’il y a des problèmes à intérêt que produiront le projet d’assainissement de Kinshasa qu’elle pilote. Dans le cadre de ses fonctions, elle a obtenu un contrat avec une société américaine qui investira une enveloppe à hauteur de 950 millions de dollars américains. Cette société n’a posé aucune condition âpre, si ce n’est une garantie de 6 millions de dollars américains, décaissés par le Gouvernement de la République sur instruction du Chef de l’Etat, dans un compte bancaire », s’est exprimé, par ailleurs, Me Jean-Richard Tshibanda.
Et, à lui de renchérir : « De même pour une société turque qui a des engins sur place et avec laquelle un contrat a été signé sous la facilitation du Président turc Recep Tayyip Erdoğan, lors de sa dernière visite à Kinshasa, après entretien avec son homologue congolais Félix Tshisekedi. Tout comme la société américaine, l’entreprise turquoise a sollicité une garantie de 17 millions de dollars américains, décaissée à son tour par le Gouvernement de la République dans un compte bancaire. En mission à ce jour à Istanbul, la Commissaire Générale finalise le projet avec cette société. En ce moment, elle a obtenu l’arrivée de 102 engins destinés à balayer toute la Capitale et traiter les différents déchets disséminés. Toutefois, dans l’ensemble de ces deux projets, il y a aura la création de 35.000 emplois ».
A la question du rapport entre ces projets et l’embuscade visant la Commissaire Générale, le Commissaire Tshibanda a rétorqué de la sorte : « Nous connaissons ce qui se passe dans ce genre des dossiers. Il y a une mauvaise pratique dans le pays qui est celle du détournement des fonds publics. Etant que ce sont des projets qui vont produire des moyens financiers conséquents, nous sous-entendons l’existence des personnes animées de mauvaise foi opposées au changement tant voulu par le Chef de l’Etat dans l’instauration du respect du droit des santés aux populations de Kinshasa à travers l’assainissement de la Capitale ».
Enquête de toutes les vérités
A ce stade, a rassuré, Me Tshibanda, une plainte est déposée auprès de la Police criminelle, saisie par son Commandant en charge de la Direction de la lutte contre la criminalité et stupéfiants, et qu’une enquête est en cours pour démasquer, démanteler et déférer devant la justice, les auteurs de cette agression qui demeure pendante.
La Pros.