Deux projections, deux publics différents. Mais, un seul message : dénoncer le harcèlement des femmes en milieu professionnel et scolaire. Voilà l’essentiel du message du film ‘‘Léa’’, dont l’avant-première a été projetée le vendredi et le dimanche à Kinshasa, en République Démocratique du Congo. Un évènement bien accueilli par les cinéphiles kinois qui ont effectué le déplacement de l’hôtel Fleuve Congo dans la commune de Gombe pour assister à la première diffusion VIP de ce long métrage produit par la charmante congolaise Tina Lobondi. Cette dame s’est donnée corps, âme et esprit pour la réussite de cette soirée exclusive aux allures du festival de Cannes en France.
Même constat enregistré le dimanche 18 mai au terrain Comète dans la commune de Lingwala pour la projection à ciel ouvert de cette œuvre cinématographique réalisée par les acteurs congolais dans le cadre de sensibilisation contre les violences faites à la femme sous toutes ses formes dans la société.
Pour la productrice du film, ‘‘Léa’’ est une œuvre à fort impact social dont le message mérite d’être partagé au plus grand nombre de personnes possible.
« Je pense que c’est nécessaire que nous puissions partager ce message au plus grand nombre de personnes possible», a fait savoir Tina Lobondi.
Et de renchérir : «Après Brazzaville, cette deuxième première à Kinshasa sera suivie de Paris, le 14 juin, puis de la Belgique, d’Abidjan et du Cameroun, avant une tournée dans les festivals pour maximiser la visibilité du projet».
Il sied de rappeler que les autorités, personnalités de la RDC et d’autres invités de marque ont rehaussé de leur présence pour soutenir le projet.
«Ce film n’est pas qu’une simple réalisation artistique, mais un puissant outil de sensibilisation sur une question qui nous concerne tous : les violences faites aux femmes et le harcèlement en milieu professionnel », a déclaré Paul Ngoïe, conseiller culturel au ministère de la Culture, au terme de la projection.
« L’art, sous toutes ses formes, a le pouvoir de transformer la société. Alors que nous visionnons, ce film nous invite tous à réfléchir à ce que nous pouvons faire, chacun à son niveau, pour mettre fin à la violence. Ce long métrage est une illustration parfaite de la manière dont le cinéma peut susciter une prise de conscience collective», a-t-il ajouté, au nom de la Ministre de la culture empêchée.
Il sied de noter que ce long-métrage, d’une durée d’une heure et trente minutes, a réuni 26 acteurs professionnels du cinéma, issus de deux rives du fleuve Congo.
« Le message capital, c’est la dénonciation. Il s’agit de dénoncer le harcèlement en milieu professionnel et scolaire. Il y a aussi les violences faites aux femmes. Parfois, il n’y a même pas de raisons valables à cela, mais certaines personnes s’y adonnent malgré tout », a dit Arthur Olympio, l’un des acteurs dudit film.
«Donc, nous voulons dénoncer cela pour que ceux qui pratiquent ce genre de comportements prennent conscience que ce n’est pas normal, parce que cela a un impact négatif sur la jeunesse. Les enfants, en grandissant, risquent de reproduire les mêmes faits », a-t-il expliqué.
Ce film constitue aussi un échange culturel mais aussi un engagement pour les deux Congo dans la promotion du septième art.
« La RDC et le Congo-Brazzaville sont les deux pays les plus proches au monde. Il est donc essentiel d’échanger nos regards à travers le cinéma », a déclaré le cinéaste congolais Henoc Kiyombo.
« Le message principal reste simple : nous devons nous approprier nos histoires, les raconter avec sincérité et force, surtout lorsqu’il s’agit de réalités douloureuses qui gangrènent notre société, comme les violences sexuelles en milieu scolaire », a-t-il ajouté.
Jordache Diala