Plus d’un million de réfugiés congolais vivent dans des pays voisins. Compte tenu de l’instabilité qui règne dans la région, les pays limitrophes ont accepté de leur ouvrir leurs frontières. En raison de la rapide détérioration de la situation sécuritaire dans l’Est du pays, plus de 1,1 million de civils sont venus gonfler les rangs des personnes déplacées depuis mars 2022. Le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays évolue sans cesse à cause des populations fuyant les nouvelles Zones de combat. Nombreux sont ceux qui vivent dans des conditions extrêmement précaires, et près de 500 000 personnes sont bloquées à Goma et aux alentours du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. La quasi-totalité d’entre elles vivent dans des conditions inhumaines et font face à toutes sortes de besoins notamment, celle de la nutrition, en eau et en assainissement, en soins de santé et en abris.
Dans les zones de conflit, la violence et l’insécurité limitent les possibilités d’activités rémunératrices, perturbent l’agriculture et entrainent des déplacements de populations. En conséquence, environ 27 millions de personnes se trouvent actuellement en situation d’insécurité alimentaire aigue. L’estimation faite par l’UE est de 2,8 millions le nombre d’enfants souffrant de malnutrition aigüe. L’absence de protection des populations civiles constitue le principal problème dans les zones de conflit. Différents acteurs armés du conflit se livrent à des violations des Droits de l’homme et du Droit International humanitaire, y compris à des violences à caractères sexiste, à de l’exploitation et des abus sexuels, aux recrutements d’enfants, à des violences physiques, à des meurtres, à des enlèvements, à des actes de torture, à des attaques contre des écoles ou structures sanitaires, ainsi qu’à des pillages fréquents, dans un contexte d’impunité. De plus, la RDC fait face à des épidémies récurrentes, notamment le choléra, la rougeole, le variole du singe et de l’Ebola. La faiblesse de son système de santé et le manque d’infrastructures de base et de services sociaux, y compris dans le secteur sanitaire, exacerbent la situation.
En attendant, l’Union européenne a lancé une nouvelle opération de pont aérien humanitaire vers l’Est de la République Démocratique du Congo, pour acheminer des fournitures essentielles dans la ville de Goma. Ces fournitures serviront à renforcer l’intervention humanitaire dans la patrie orientale du pays où la situation déjà désastreuse continue de se détériorer. Enfin pour atténuer cette situation, l’UE organise deux vols au départ de l’Europe, assurant le transport de plus de 180 tonnes de matériel au total, y compris des fournitures médicales et alimentaires. Le pont aérien humanitaire se compose de deux vols entre l’Europe et la Nairobi, d’où les fournitures sont acheminées à Goma. Les deux premiers vols sont arrivés à Goma le 22 aout 2023 et huit vols de ce type au total devraient se dérouler jusqu’à la fin du mois d’aout 2023
Ce pont aérien humanitaire fait suite à une opération similaire qui a eu entre mars et mai 2023, au cours de laquelle 260 tonnes de fournitures au total ont été transportées en sept vois. Ceux-ci ont été organisés en collaboration avec la France et les partenaires humanitaires de l’UE.
La plupart des projets humanitaires financés par l’UE ont pour but d’aider les populations vulnérables de l’est du pays, en proie à un conflit persistant. L’UE s’emploie avec ses partenaires à fournir une aide axée sur l’assistance alimentaire et la nutrition, des abris, de la protection, des soins de santé d’urgence, y compris des soins prodigués aux survivants de violences sexuelles ; améliorer la situation en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène, de veiller à ce que les enfants touchés par des crises humanitaires puissent aller à l’école.
Robertha Sansa