La proposition de loi portant statut de l’artiste, des conditions de travail des professionnels des arts et de la culture en République démocratique du Congo a été présentée lors d’une conférence au Musée national de la RDC à Kinshasa. Une cérémonie organisée par l’Asbl ‘‘Les Collectif des Artistes et des Culturels’’ (CAC), en collaboration avec Jazzkif Foundeurs.
«L’idée de proposer une loi établissant le statut d’artiste et les conditions des professionnels du secteur culturel m’a été inspirée par la précarité de leur vie de travail pour avoir été moi-même artiste, metteur en scène, opérateur et promoteur culturel », a déclaré le député national Ados Ndombasi, initiateur de la proposition.
Il a précisé que cette proposition de loi porte l’estampille des leaders de plusieurs disciplines artistiques en vue de prendre en compte les problèmes de chaque branche. Par conséquent, a dit M. Ndombasi, elle est considérée comme une œuvre collective de tous les artistes et professionnels du monde de la culture conçue pour servir une cause d’intérêt général.
Le député Ndombasi, qui est également membre du Collectif des artistes et des culturels (CAC-Asbl) a fait savoir, en outre, que cette question du statut de l’artiste devient un élément constant parmi les préoccupations majeures de la vie nationale dans un secteur qui génère une forte création d’emplois directs ou indirects et contribue dans plusieurs pays à plus de 3% du PIB.
«On ne peut pas expliquer que notre pays qui forme des artistes dans les écoles publiques comme l’Institut national des arts (INA) et l’Académie des beaux-arts, ne reconnaît pas la profession de ceux-ci au sortir de leur formation académique», s’est-il étonné.
M. Ndombasi a expliqué que cette démarche vise à rendre justice à une catégorie de travailleurs au Congo jusque-là oubliés par le code du travail en vigueur.
«En mettant en place ce statut social, on les intègre dans le circuit économique, et de ce fait, à celui du développement du pays car, ils y contribuent fortement. D’où, l’impérieuse nécessité d’améliorer les conditions de leur travail », a-t-il affirmé.
Cette proposition de loi, qui sera présentée dans les prochains jours au niveau de l’Assemblée nationale afin de permettre la sécurisation de l’artiste congolais, vise également à valoriser le secteur culturel.
«Je pense que si on organise ce secteur en reconnaissant déjà l’artisan qui est l’artiste, nous pouvons gagner énormément dans les recettes fiscales, car celui-ci aura des droits et des devoirs. Pourquoi ne pas avoir demain une portion raisonnable à la caisse nationale de sécurité sociale? », a-t-il dit.
Répondant à la question sur l’amendement de ce travail par la majorité d’artistes, le député national a précisé que cette proposition a été matérialisée à l’issue d’une dizaine d’ateliers qui a connu la participation des acteurs de diverses disciplines.
Un projet de loi qui profite à la visibilité du Fonds de promotion culturelle (FPC)
Par ailleurs, le représentant de la direction générale du Fonds de promotion culturelle (FPC) a révélé que ce projet offre une opportunité de renforcer la visibilité de cet établissement public.
«Cette prise de parole de manière particulière aujourd’hui, mérite d’être comprise comme une opportunité pour renforcer notre visibilité et soigner l’image auprès de ceux qui bénéficient de nos actions afin de montrer notre apport indéniable dans la promotion de la culture nationale », a déclaré M. Macguyver Luhembwe.
Et d’ajouter : «L’élaboration de ce projet est une occasion de plus pour attirer vers le fonds de promotion, l’attention de nombreux redevables qui continuent encore à douter de l’importance de la mission nous est assignée par le législateur ».
Cette proposition de loi, élaborée de manière collective par les culturels de différentes branches, plaide pour l’amélioration du statut professionnel de l’artiste et de l’entrepreneur culturel avec le souci de simplifier les textes et les procédures conformément à la recommandation de l’UNESCO sur la condition des artistes en octobre 1980.
Jordache Diala