(Par Eric Kamba, Analyste Politique)
Tous ces crimes de prédation monétaire qui secouent notre pays ont un dénominateur commun, à savoir : la cupidité, la corruption, l’ingérence politique qui faussent la balance de la justice et fait payer le prix aux citoyens de la RDC. Au Congo, il manque l’esprit de responsabilité collective, ce qui donne lieu à un goût effréné pour le matériel, c’est-à-dire l’enrichissement personnel au détriment du progrès collectif.
Ce qui manque à la classe politique congolaise c’est bien cette capacité de comprendre que les biens publics n’appartiennent pas aux individus qui animent à certain moment les institutions de l’Etat.
Ne pas juger les auteurs de ces crimes ou organiser des procès complaisants pour les disculper constitue une consécration de l’impunité. C’est ainsi que CADA demande au Président Félix Tshisekedi d’arrêter la saignée financière.
Parce que les esprits sont quasiment tournés vers Washington avec la finalisation, d’une part, de l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda, et, d’autre part, de celui des minerais contre sécurité entre les USA et la RDC dont la signature et la mise en œuvre pourraient augurer des lendemains meilleurs avec incidence immédiate sur la guerre qui n’en finit pas au Congo-Kinshasa il y a trois décennies, CADA (Congo Action pour la Diplomatie Agissante) note en même temps une inflation des dénonciations des détournements aussi rocambolesques que cauchemardesques des deniers publics attribués, dans la plupart des cas, aux dignitaires du régime en place parmi lesquels certains membres des cercles très rapprochés du pouvoir.
CADA n’en démord pas à condamner avec la dernière énergie ces pratiques prédatrices qui font le lit de la corruption qui est un des grands fléaux qui gangrène la RDC et hypothèque fort dangereusement son avenir, même si, par ailleurs, ces accusations gravissimes, dans une certaine proportion, sont à l’instant des allégations.
Toutefois, CADA ne s’empêche pas de faire un lien entre le moment d’amplification de ces dénonciations et l’activisme débordant constaté pendant la même période dans le chef de certaines personnalités congolaises qui ont voulu se mettre en travers de l’accord dit des minerais en actionnant les lobbyistes de tous genres pour surfer sur la corde sensible de la nouvelle Administration américaine qui voudrait jeter à l’eau le secteur privé de son pays dans la grande aventure minière au Congo, lequel secteur privé est enraciné dans une éthique qui ne transige pas avec des antivaleurs qui semblent y avoir droit de cité.
Autrement dit, après des tentatives manquées sur le plan aussi bien militaire que diplomatique pour en découdre avec le régime au pouvoir, ses détracteurs exploitent à présent un créneau qui ne s’accommode pas avec les pratiques américaines, de façon à susciter un doute parmi les décideurs ou influer, d’une manière ou d’une autre, sur l’opinion.
Cependant, CADA constate que ces accusations ne sont pas l’apanage des seuls opposants au régime qui ne peuvent qu’y trouver une aubaine pour affaiblir les tenants du pouvoir, mais certaines notabilités proches de celui-ci et ayant même assumé des fonctions importantes au sein du gouvernement ne sont pas non plus en marge.
Ce qui revient à dire que le problème est réel quels que soient les prismes sous lesquels il est abordé par les uns et les autres. CADA demande ainsi au Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo de :
1°. Prendre à bras-le-corps cette problématique de la corruption au même titre que la quête de la paix ;
2.Responsabiliser davantage des outils de contrôle, notamment l’Inspection Générale des Finances et la Cour des comptes, à doubler d’ardeur pour s’assumer à tous égards ;
- Engager la justice, dont il est le Magistrat suprême, à ne transiger avec l’impunité aux fins de décourager les mauvaises pratiques qui plongent le pays dans l’abîme ;
- Anticiper sur certaines exigences des partenaires américains, notamment l’assainissement du climat d’affaires, le bannissement de la corruption, l’administration judicieuse de la justice et la bonne gouvernance caractérisée, entre autres, par la transparence dans la gestion des ressources minières et la lutte contre l’impunité ;
- Nettoyer son entourage dont certains membres, avec une réputation sulfureuse, semblent le prendre en otage et ternir, du fait même, l’image de marque du pouvoir.