*Depuis la semaine dernière, le Ministère de la Culture – Arts et Patrimoines a entamé une série de rencontres en vue de réconcilier les artistes, toutes disciplines confondues, pour une communauté artistique congolaise plus unie. Une initiative qui porte des fruits, étant donné que plusieurs acteurs et professionnels du secteur de la culture congolaise ont déjà répondu favorablement à l’invitation de la Ministre Catherine Kathungu.
Malheureusement, Nyoka Longo a renoncé à l’appel du Ministère de tutelle qui lui a adressé une invitation de manière officielle. Du côté de la SOCODA, les voix se sont élevées pour défendre l’attitude de Nyoka Longo envers la Ministre de la culture. Pour eux, le refus de Nyoka Longo est légitime parce que Mme Catherine Kathungu n’a pas respecté les procédures protocolaires.
‘’Tout est parti de là. A quel titre l’invitation a été lancée à Nyoka Longo ? En sa qualité d’un père de famille, du Président de l’orchestre Zaïko ou Président du Conseil d’administration de la SOCODA ?
S’il faut qu’il amène trois collaborateurs : s’agira-t-il de ses domestiques et cuisiniers, de ses musiciens de Zaïko ou ses membres du Conseil d’administration. A cette invitation maladroite, un responsable sérieux ne peut répondre positivement sinon qu’on invite aussi tous les artistes sans spécifier leur fonction. Le refus de Jossart a amené la reine à solliciter l’intervention d’une coopérative pour suspendre ses activités’’, a réagi Paul BALENZA, un des administrateurs de la SOCODA.
Ce qui est évident, Catherine Kathungu a, dans un communiqué, appelé la Société Congolaise des Droits d’Auteurs et des droits voisins (SOCODA) et la Société Nationale des Editeurs, Compositeurs et Acteurs (SONECA) de suspendre leurs activités jusqu’à la fin du processus de réconciliation des artistes qui se déroule actuellement dans son cabinet de travail.
‘’Le cabinet de Mme la Ministre de la Culture, Arts et Patrimoines tient à informer l’opinion que le processus de réconciliation des artistes regroupés dans les différentes fractions de la prétendue SONECA déjà liquidée et de la SOCODA est en cours. Un calendrier des réunions a été communiqué à tous les acteurs concernés. Il est instruit à chaque groupe de suspendre ses activités jusqu’à la décision finale qui interviendra à l’issue de ce processus’’, a précisé le communiqué signé par le Ministère de tutelle.
Cette mesure concerne surtout la SOCODA qui est appelée à arrêter toutes sortes d’opération des perceptions des droits des artistes auprès de ses assujettis ou partenaires. Dans son esprit, la décision du Ministère de la culture interdit à la SOCODA d’effectuer des transactions bancaires.
Il y a lieu, par ailleurs, de signaler que le processus des réconciliations des artistes intervient dans le cadre des préparatifs du prochain Forum national sur la Culture et les droits d’auteurs en République Démocratique du Congo.
Il est important de noter que ce Forum est une initiative du chef de l’Etat, Félix Tshisekedi. Et que ce dernier avait instruit à la Ministre de tutelle de consulter toutes les parties prenantes pour assurer une organisation efficiente et inclusive de ces assises.
Pour le Chef de l’Etat, ce forum vise à redynamiser le secteur culturel en RDC et trouver des solutions idoines à la problématique de la gestion des droits d’auteur. Ce sera aussi une bonne occasion rationnelle pour statuer sur la situation à la SOCODA qui est secouée par une crise infernale à cause de la mégestion, des conflits de leadership et de la malversation financière.
Pour nombreux observateurs avertis, le forum va permettre aux professionnels et experts des arts d’échanger et d’améliorer beaucoup de choses dans le secteur des droits d’auteur mais aussi une manière pour essuyer les larmes des artistes congolais.
Politique de répartition, crises intempestives et désordres après chaque fin de mandat des conseils d’administration, irrégularité du cycle d’organisation de l’assemblée générale annuelle, problématique des réciprocités avec d’autres pays qui exploitent les œuvres congolais, sont des matières à discuter lors de ces assises.
Tandis que certains extrémistes soutiennent que ce Forum national soit considéré aussi comme une voie qui mènera vers la libéralisation du secteur du droit d’auteur en RDC.
Qui dit mieux ?
Jordache Diala