En République démocratique du Congo, les alliances politiques se font et se défont au gré des enjeux. Contre vents et marées, le leader de l’Ecide reste agrippé à son appel au dialogue politique afin de
cimenter la cohésion nationale contre la guerre d’agression. Dans la classe politique, personne n’ose lui apporter son soutien. Matata Ponyo s’est, cependant, démarqué de ses collègues d’opposition pour annoncer son rapprochement avec «le commandant du peuple». D’entrée de jeu, le président de LGD s’oppose à l’idée d’un dialogue pour le partage des postes au profit des intérêts personnels. La RDC n’est pas à sa première expérience du dialogue. Le principe d’inclusivité de la classe politique oblige d’élargir le cercle. Les partis politiques et les regroupements de la société civile se créent comme des champignons. Objectif : le per diem. Entretemps, le pouvoir qui est censé organiser un tel forum, réfléchit deux fois avant de s’y engager. Il y a risque de rabattement des cartes qui peut engendrer un nouvel ordre politique. Martin Fayulu qui n’a même pas un seul représentant dans les institutions, ne saurait influer la suite des événements politiques. Le dialogue se présente comme une panacée pour signer une nouvelle transition et permettre d’intégrer toute la classe politique dans la gestion de la chose publique. Il n’est donc pas exclu que les politiciens qui se positionnent comme exilés, se battent, le moment venu, pour le quota de la diaspora en exil. Malheureusement, l’UDPS qui représente le fer de lance de l’actuelle majorité présidentielle, a toujours été l’un des artisans des dialogues en RDC. Depuis la CNS, elle sait comment elle a failli faire basculer le pouvoir de Mobutu. Même si le défunt Maréchal avait fini par reprendre le contrôle de la situation, mais il y a laissé quelques-unes de ses plumes. Puis vint le Dialogue intercongolais de Sun City, pour mettre fin à la gestion hémiplégique du pays dont une partie était occupée par les armées rebelles soutenues par les voisins de la RDC. Une cogestion du pouvoir avec Joseph Kabila assisté de 4 Vice-présidents a permis de recoller les morceaux. L’appel de Fayulu ne bénéficie, malheureusement, d’aucun soutien de la Communauté Internationale qui a plutôt les yeux rivés sur le processus de Luanda. Est-ce un pétard mouillé ? Matata aura-il pris la mesure de son choix ? Ne risquerait-il pas de s’isoler et faire alliance
pour une cause d’avance vouée à l’échec ? Ce qui ressemblerait à un suicide politique dès lors que Fayulu paye encore cash l’erreur de l’appel à ses militants de boycotter le processus de 2023 avant de se raviser.
La Pros.