(79ème Tribune de Steve Mbikayi)
Selon le Président Joseph Kabila, la crise de l’Est découle de la mauvaise gouvernance du régime Tshisekedi. C’est inconvenant. Tout congolais sensé sait que la guerre que nous avait amenée l’AFDL n’a jamais pris fin.
L’agression rwandaise n’a rien à voir avec la gouvernance de notre pays. Ce n’est pas un Président de la République qui est visé mais plutôt la RDC.
Sous Mobutu, sous LDK, sous JKK et sous Fatshi le Rwanda n’a cessé de nous agresser avec différents pseudos. AFDL, RCD, CNDP, M23…
Aujourd’hui comme hier la guerre que nous mène ce pays n’est pas dirigée contre le Président de la République. C’est la RDC et tout le peuple congolais qui sont attaqués. Tous, nous devons condamner le Rwanda et ses supplétifs malgré nos divergences. Patriotisme oblige.
En sa qualité d’un ancien président, JKK aurait dû prendre la posture d’un patriarche de la République qui donne des sages conseils à toutes les parties congolaises en laissant sa famille politique dans la partisannerie.
Hélas ! Il a fait tomber son charisme découlant de son légendaire mutisme.
Pour une première sortie médiatique après le carnage de Goma, JKK aurait dû déplorer les tueries des congolais, condamner tous ces massacres et compatir avec les familles éplorées. Que nenni !
Fustiger les pays qui volent à la rescousse de notre peuple pour faire face à l’agression du Rwanda reconnue et condamnée par tous a accentué l’antipathie des congolais contre leur ancien président.
Une neutralité apparente et même hypocrite aurait ouvert la voie au Chef du FCC à l’occupation de certaines fonctions dans des organisations internationales.
Plutôt que de prendre tacitement parti pour le Rwanda et le M23, il pouvait louer les efforts menés par la communauté internationale pour rétablir la paix et soutenir les processus de Luanda et de Nairobi tout en encourageant le dialogue dans ces cadres.
S’agissant de la mauvaise gouvernance, nous serions très partisans si nous nions qu’il y a des choses à déplorer dans la gouvernance actuelle. Tout en étant nous-mêmes membres de sa famille politique, nous n’avons cessé de faire des critiques acerbes contre certains dérapages de notre gouvernement notamment quand il s’agit de la violation de la loi des finances, du non-respect de la chaîne des dépenses et de certains scandales financiers.
Tous ces maux ont existé pendant le régime passé. Certains étaient tout simplement couverts et ignorés du public parce que l’Inspection Générale des Finances était neutralisée.
C’est à peine que les congolais savaient qu’elle existait.
Aujourd’hui, cet organe joue bien son rôle. Malheureusement, la corruption qui gangrène notre appareil judiciaire ne facilite la tâche ni à l’IGF ni au Président de la République au nom de la fameuse indépendance de la justice.
Nous en appelons à la mise en application rapide des recommandations des états généraux de la justice surtout en ce qui concerne le Conseil Supérieur de la magistrature qui doit cesser d’être l’apanage des magistrats qui se protègent mutuellement.
JKK a aussi déploré l’emprisonnement de leaders politiques et l’exil de certains. Si souvent, il est fait une confusion entre les prisonniers politiques et les politiciens prisonniers. Un acteur politique qui a commis une infraction de droit commun qui est jugé et condamné est un politicien prisonnier et non un prisonnier politique.
Vu sous cet angle, il n’y a pas de prisonniers politiques en RDC.
Quant aux politiciens qui sont contraints à l’exil, ça n’existe pas. Les politiciens les plus radicaux et très critiques contre le régime sont au pays et ne sont pas inquiétés.
Même le libertinage est toléré dans les médias. C’est étonnant de voir quelques trois acteurs politiques de seconde zone vouloir se donner de l’importance en s’appelant exilés politiques. Suivez notre regard.
Encore une fois, nous réaffirmons que la sortie médiatique de JKK est un raté. Son équipe de communication doit être congédiée.