A l’occasion de la clôture du mois dédié à la liberté de la presse à travers le monde, l’association des Femmes Journalistes de la Presse Ecrite (ACOFEPE) et le Groupe de presse La Référence Plus, ont organisé vendredi 31 mai 2024, à l’esplanade du Palais du Peuple une journée commémorative de la mort de 22 journalistes assassinés en RDC. Au cours de cette manifestation, Grâce Ngyke, présidente de l’ACOFEPE a appelé les autorités à ériger un monument en mémoire de ces vaillants fils du pays en guise de reconnaissance de leur travail.
Selon un rapport annuel de l’ONG Journaliste en Danger (JED), qui dénonce l’étouffement du droit de liberté de presse aux journalistes,
Grace Ngyke présidente de l’ACOFEDE interrogée par les journalistes sur ses impressions à l’issu de cette cérémonie, en a profité pour adresser un message en premier lieu au président de la république Félix Tshisekedi, mais aussi, aux autorités Congolaises à s’imprégner des conditions dans lesquelles travaillent les journalistes, chose qui porte atteinte à la Déclaration universelle de droits de l’homme. Elle a également appelé à la reconnaissance du travail des journalistes en RDC, en érigeant un monument en mémoire des journalistes disparus. «Nous demandons la reconnaissance nationale des 22 journalistes assassinés dont mon père et ma mère ont été aussi victimes de ces crimes. Ce plaidoyer a été mené depuis 2023, nous y travaillons avec La Référence Plus et les organisations professionnelles des médias pour que les sacrifices de ces journalistes ne soient pas restés dans les oubliettes pendant longtemps. Il y a Pierre Kabeya qui a été assassiné depuis plus de 30 ans, Franck Ngyke 19 ans, jusqu’aujourd’hui, leur crime reste impuni et ça ne doit pas continuer ainsi parce que nous sommes dans un Etat des droits… Nous avons décidé de briser le silence. Car le moment est enfin arrivé pour que le Président de la République reconnaisse les efforts de tous ces journalistes qui ont travaillé en toute responsabilité pour qu’il y ait finalement la démocratie dans ce pays donc en dehors de ce plaidoyer, nous demandons également au Chef de l’Etat d’honorer la mémoire de ces victimes en érigeant un monument en leur mémoire dans une place de la capitale congolaise », a-t-elle soulignée.
Editeur du groupe de Presse La Référence Plus, André IPAKALA s’est exprimé à son tour en allumant une mèche : « faire taire 22 journalistes c’est un crime grave pour la liberté de la presse. Sous d’autres cieux, certains pays soutiennent que mieux vaut ne pas avoir un parlement mais avoir au moins des organes de presse parce que, quand on a les organes de presse on est tout le temps à la recherche de la vérité donc la démocratie marche de pair avec la liberté d’expression qui est une liberté fondamentale de la démocratie», a déclaré responsable de ce quotidien kinois.
Et de rajouter : «90% de ces crimes sont restés impunis malgré l’argumentaire de ce plaidoyer déclaré recevable depuis le 03 novembre 2005 au Musée national de Kinshasa par le Ministre de la Communication et Médias, porte-parole du gouvernement congolais et le Ministre des Droits Humains, et sans bénéficier d’une enquête et d’un procès permettant de démanteler ne fut-ce que le motif de ces journalistes».
Christ-vie Nzoko