La ville-province de Kinshasa, miroir de la République démocratique du Congo, reflète une image macabre à la suite de sa mauvaise gestion depuis la guéguerre au sommet entre le gouverneur Gentiny Ngobila et le speaker de l’Assemblée provinciale, Godé Mpoy. Conséquence: caniveaux à nouveau bouchés avant même la reprise véritable de la pluie, montée en puissance du banditisme urbain dans plusieurs quartiers, tracasseries policières dans les parkings…
Entretemps, les deux autorités en guerre ouverte sont de l’Union sacrée. L’image de cette plateforme qui ressemble à un panier à crabes, est tout de même écornée. Comme si les tireurs de ficelle de ce conflit se complaisent de cette situation au regard de retombées financières. Une guerre de positionnement qui n’exclut plus l’effacement de l’autre par tous les moyens.
Hier, c’était le tour de Gentiny d’échapper à une motion de défiance. Deux provinciaux ont commencé par contester la validité de leurs signatures. En outre, cette initiative n’a pas recueilli 5 signatures conformément au règlement intérieur de cet organe délibératif de la capitale. Voilà ce qui explique son rejet.
Le Chef de l’Etat rentre d’une tournée au Lualaba. Il a été émerveillé par les réalisations de diverses infrastructures qu’il a eu l’honneur d’inaugurer. Déjà à partir de l’aéroport, on ne se croirait pas dans une province de la RDC. Plutôt que de s’inspirer de sa capitale, le Lualaba préfère se retourner vers celles des pays voisins du Sud-Est. Kinshasa, transformée en poubelle à la suite de la cupidité et de la concussion de ses autorités, bat le record des capitales africaines les plus sales.
A un peu plus de deux mois des élections, tout le monde veut se renflouer les poches pour la campagne électorale. La gouvernance au quotidien de la capitale n’intéresse plus personne. Chacun s’active à placer ses pions aux divers lieux stratégiques pour canaliser des fonds recueillis au bénéfice de son mentor.
Des collectes d’argent qui font concurrence aux préposés de l’Etat qui regardent, impuissants, les finances de l’Etat s’échapper entre les mains des particuliers. Le cas des parkings, où les services interdits fonctionnent normalement, est assez éloquent. L’autorité de l’Etat se retrouve ébranlée.
Les élus provinciaux de Kinshasa se préoccupent de leurs lendemains politiques ignorant les aspirations de la population qu’ils sont censés représenter. Ces députés de la capitale accompagnent les autorités de la ville dans cette gabegie financière. Il joue beaucoup plus à la caisse de résonnance qu’à un organe provincial véritablement délibérant. Ce, surtout qu’ils accuseraient quelques mois d’arriérés d’émolument. Une manière de les faire chanter pour les obliger de barrer la route à toute initiative visant à déstabiliser le gouverneur de la ville.
Curieusement, tous les services de l’Etat et diverses structures de lutte contre la fraude et la corruption voient la capitale de la République Démocratique du Congo se transformer en cour du roi Pétaud.
La Pros.