(Par Zhang Shanhui Présentatrice et chroniqueuse CGTN Français, Chercheuse, CCG Center for China and Globalization)
Le Président américain Donald Trump a annoncé les détails des « droits de douane réciproques ». « Cela rendre l’Amérique grande à nouveau ». Cette phrase, prononcée hier par Donald Trump président, résonne comme un slogan creux face aux krachs boursiers qui ont suivi son annonce. À l’écran, des graphiques montrent le Dow Jones en chute libre. La « libération économique » promise ressemble davantage à une déclaration de guerre commerciale.
Les États-Unis prétendent subir un préjudice dans le commerce international et invoquent une prétendue « réciprocité » pour justifier l’augmentation des droits de douane à l’encontre de tous leurs partenaires commerciaux, oui, je dis bien ici tous les partenaires. Cette pratique ignore totalement les équilibres d’intérêts établis par des années de négociations commerciales multilatérales, et fait fi du fait que les États-Unis ont largement profité du commerce international pendant des décennies. Ce n’est en rien de la réciprocité. En établissant ces prétendus « droits de douane réciproques » sur la base d’évaluations subjectives et unilatérales, les États-Unis violent les règles du commerce international et portent gravement atteinte aux droits et intérêts légitimes des parties concernées. Il s’agit là d’une pratique typique d’unilatéralisme et d’intimidation.
Les droits de douane Trump commencent à 10 %, avec un taux cumulé de 54 % pour la Chine. Et des tarifs variant entre 20 % et 49 % pour d’autres partenaires comme l’UE, le Vietnam, Taïwan (Chine), le Japon, l’Inde, la Corée du Sud, la Thaïlande, la Suisse, l’Indonésie, la Malaisie. Globalement, l’administration Trump adopte des taux plus élevés pour l’Europe et l’Asie, tandis que la plupart des pays africains et autres se voient imposer le taux de base de 10 %.
On voit bien que cette décision une vague de condamnation à l’échelle mondiale. Tous les pays, y compris les alliés des États-Unis, s’opposent fermement à la soi-disant politique de « tarifs réciproques ». Les réactions de l’Union européenne, de la France et du Canada en témoignent. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a vivement critiqué la décision de Donald Trump d’imposer 20 % de droits de douane sur les produits européens, promettant des représailles : « Nous sommes prêts à réagir ». En France, le Premier ministre François Bayrou il y a quelques heures, accuse les États-Unis de « se retourner contre leurs alliés » via une « guerre commerciale », qualifiant ces tarifs d’« immense difficulté pour l’Europe » et de « catastrophe pour les États-Unis et l’économie mondiale ». Le Canada mène une campagne publicitaire sur des panneaux d’affichage aux États-Unis pour dénoncer les tarifs imposés par Trump sur ses exportations.
De plus, les actions destructrices des États-Unis envers le commerce mondial ont également provoqué d’importantes manifestations sur leur propre sol. Aux seins des États-Unis, oppositions sont nombreuses- Cory Booker, sénateur américain, a organisé une manifestation de 25 heures au Sénat pour dénoncer Trump et l’inaction du Congrès. Les multinationales (Apple, Walmart, Tesla) alertent sur l’augmentation des coûts et les perturbations des chaînes d’approvisionnement.
La réaction de la Chine ? Les ministères chinois du Commerce et des Affaires étrangères ont tenu des conférences de presse et a déclaré que les États-Unis, viole gravement les règles de l’OMC et portant atteinte au système commercial multilatéral fondé sur des règles. La Chine s’oppose fermement à ces actions et prendra les mesures nécessaires pour défendre résolument ses intérêts légitimes.
Trump tente d’utiliser les tarifs douaniers comme un levier de pression pour atteindre des objectifs diplomatiques et politiques. L’histoire a prouvé que les guerres commerciales et les guerres tarifaires n’ont pas de vainqueurs ; elles nuisent au système commercial mondial et se retournent contre les Etats-Unis eux-mêmes.