15 théâtre – forums seront organisés dans cinq communes de Kinshasa par le Centre de Production des Programmes et supports de sensibilisation des Sourds, “CPPS” en sigle, avec l’appui de l’Ambassade du Canada sur l’inclusion et éducation électorale des sourds de Kinshasa. C’est dans le but de sensibiliser les sourds et les entendant afin de briser les barrières communicationnelles, de se tolérer et de privilégier l’inclusion de tous pour un monde meilleur et prospère. A cet effet, un atelier de lancement officiel de cette campagne de sensibilisation s’est tenu hier, mardi 7 novembre 2023, au Centre des Handicapés, pendant laquelle un plaidoyer a été fait pour la prise en compte des sourds au processus électoral en cours.
Pour Yav Tshimwang, Coordonnateur du CPPS, l’exclusion dont fait l’objet les sourds pendant le processus électoral est à éradiquer. «Cette campagne revêt une importance capitale parce qu’elle donne à nos concitoyens sourds la possibilité d’exercer pleinement leur droit de vote et d’avoir accès à tous les messages électoraux. Nos frères et sœurs sourds sont souvent exclus du processus électoral en raison des barrières linguistiques alors que le pays dispose des interprètes en langue de signes formés », a-t-il déclaré.
Avant de poursuivre : « En plus des barrières linguistiques s’ajoute le manque de volonté des acteurs clés des processus électoraux ainsi que le non-accès aux informations et ressources disponibles sur les questions électorales de notre pays, Nous au CPPS, nous croyons fermement que chaque voix compte, chaque opinion est précieuse et chaque citoyen a le droit de participer activement à la vie politique. C’est pourquoi, nous CPPS, nous lançons cette campagne qui vise à sensibiliser la société civile, les partis politiques et la population entendant sur l’importance de l’inclusion des sourds dans le processus électoral ».
Pour pallier à une telle situation, il a proposé la mise en œuvre des mesures fournissant une formation et des ressources en langue des signes pour l’électorat sourd afin qu’il puisse comprendre les enjeux électoraux et de voter responsable, plaider en faveur des mesures d’accessibilité tel que l’interprétation en langue des signes et les bureaux de vote accessibles pour garantir un vote véritablement inclusif.
Pour sa part, le Coordonnateur adjoint de cette structure, s’exprimant en langue des signes, a déploré l’exclusion dont ils font l’objet. « Moi, je ne peux pas m’exprimer, cela ne prouve pas que je ne peux pas me faire entendre, nous partageons les mêmes aptitudes que les entendant, nous savons lire et nous savons écrire, pourquoi nous considérer comme les électeurs de 2e plan et nous exclure de vos projets et programmes d’éducation électorale ? Cette fois-ci, l’heure a sonné, pas question d’exclusion car j’ai droit à la santé, à l’emploi et l’information électorale », a-t-il déclaré.
Considérant le théâtre comme un canal essentiel pour l’éducation d’un individu, la metteuse en scène Annie Biasi- Biasi a, dans son intervention, démontré les bienfaits des pièces théâtrales qui permettent l’épanouissement d’un individu et transmettent des messages d’espoir et d’optimisme permettant aux gens de discuter sur les sujets importants de manière productive.
Enfin, elle a présenté le groupe ‘‘mabina ma bokoko’’ qui a égayé l’assistance dans sa pièce théâtrale : « l’heure a sonné» où on demande de briser les barrières communicationnelles entre les sourds et les entendant, privilégier la tolérance et l’inclusion pour un Congo uni et prospère.
La Pros.