La tentative de coup d’Etat du dimanche dernier survient alors que les institutions issues des élections du 20 décembre dernier peinent à s’installer. Entretemps, le chrono tourne. Six mois depuis l’élection du Président de la République et près d’un mois depuis la désignation de la Première ministre, la République est à l’arrêt. Tout est bloqué. L’homme politique se trouve, une fois de plus, à la manœuvre.
La menace de dissolution de l’Assemblée nationale brandie par le Chef de l’Etat, n’émeut pas les sociétaires de l’Union sacrée qui demeurent accrocs dans leurs calculs politiciens. Comme s’ils sont complices du pourrissement de la situation actuelle. Entretemps, une liste de 450 députés nationaux établie selon le poids politique des regroupements de l’Union sacrée de la nation, a été élaborée samedi dernier en prévision d’un nouveau ticket au bureau définitif de la Chambre basse du Parlement.
Il a été convenu, à ce propos, que les membres du présidium et les regroupements politiques constituant la majorité présidentielle se réunissent pour mettre en ordre les listes, de manière à répondre aux attentes du Président de la République. Ce dernier a eu à insister sur le rééquilibrage géopolitique pour ce qui concerne la Grande Orientale et la représentativité de la femme. Tout compte fait, ce bureau de l’Assemblée nationale n’a besoin que de 7 membres en dehors de la présidence qui est déjà acquise à Vital Kamerhe.
Dans les coulisses, on apprend qu’aucun leader n’est prêt à concéder le poste lui attribué au premier ticket. C’est dire que l’harmonisation au sein de la plateforme présidentielle devra prendre encore plus de temps. Ce qui fait que la date de l’élection du bureau définitif demeure élastique. Le gouvernement qui était annoncé imminent devra suivre la cadence de la Chambre basse du Parlement. Aussi longtemps qu’on n’aura pas mis en place un bureau définitif, la Première ministre aura la latitude de prendre tout son temps afin de finaliser l’équipe gouvernementale.
Au Sénat, le bureau provisoire vient d’être installé à la suite d’une session extraordinaire. Après la validation du mandat, les sénateurs ont mission de rédiger le Règlement d’ordre intérieur avant l’élection du bureau définitif. Sama Lukonde se trouverait en pole position pour le perchoir de la Chambre haute du Parlement.
Ancien Premier ministre expédiant les affaires courantes, Sama Lukonde doublement élu et, à l’Assemblée nationale et, au Sénat, lorgne le perchoir de la Chambre haute avec délectation. Les élus des élus poursuivent sans désemparer leurs travaux en attendant la mise en place d’un bureau définitif. Dans l’entretemps, la République tourne donc au ralenti.
La Pros.