Trois personnes d’origine libanaises en provenance de Kinshasa ont été interpelées, le 19 juin dernier à Beyrouth, munies des valises contenant près de 7 millions de dollars en liquide. L’information, annoncée par les médias saoudiens puis confirmée par L’Orient-Le Jour, met en cause trois passagers, présentés comme des ressortissants libanais du Sud-Liban.
Selon un haut responsable des douanes libanaises, les trois hommes ont pris un vol d’Ethiopian Airlines en provenance de Kinshasa. L’un des voyageurs aurait déclaré à ces médias transporter 200 000 dollars en espèces. Mais, les fouilles ont révélé 2,7 millions de dollars dans ses bagages. Les valises de ses deux compagnons contenaient le reste, pour un total de 6,8 millions de dollars.
Des montants bien au-delà du seuil légal en l’occurrence 10 mille dollars. Les douanes ont alerté le parquet financier libanais, et la Banque centrale du Liban a immédiatement ordonné la confiscation de la somme et son transfert dans ses coffres. L’enquête a été confiée au bureau des crimes financiers. À ce stade, les autorités libanaises évoquent de l’argent destiné à des « commerçants », sans préciser la nature des activités concernées ni les éventuels liens avec des groupes politiques ou économiques.
Ce ne serait pas la première fois qu’une importante somme d’argent arrive par voie aérienne depuis l’étranger. En février dernier, précise la même source, 2,5 millions de dollars en liquide avaient été saisis à Beyrouth sur un passager en provenance de Turquie. Ce dernier avait été lié au Conseil supérieur chiite libanais, et les fonds soupçonnés d’être destinés au Hezbollah, selon les informations de la presse locale.
Le contexte sécuritaire tendu au Liban, exacerbé par le conflit latent entre Israël et le Hezbollah, a intensifié la surveillance des flux financiers. Le régime syrien affaibli et les tensions régionales rendent les réseaux logistiques plus complexes, poussant certains circuits à contourner les voies traditionnelles.
La provenance de l’argent à savoir Kinshasa, relance les soupçons sur des réseaux de transferts financiers entre l’Afrique centrale et le Proche-Orient. Si aucune source officielle congolaise ne s’est encore exprimée, cette affaire soulève des questions : qui sont les opérateurs congolais ou étrangers impliqués dans ces flux de capitaux non déclarés ? S’agit-il de circuits d’évasion, de transferts politiques, ou de montages commerciaux informels ?
Sinon comment cette importante somme pouvait franchir les frontières notamment l’aéroport de Ndjili sans être détectées. Des complicités de haut niveau doit avoir aidé au transfert maffieux de ce pactole. Il y a donc nécessité qu’une enquête soit également ouverte en République démocratique du Congo.
La Pros.
