Lors de la 52ᵉ réunion du Conseil des ministres, tenue vendredi dernier, le Président de la République, Félix Tshisekedi, n’est pas resté indifférent au désordre observé au niveau des postes frontaliers depuis une période. Il a exprimé une profonde inquiétude face au retour des tracasseries observées aux différents postes frontaliers notamment, dans les aéroports. Ces pratiques, vivement dénoncées par des voyageurs, opérateurs économiques et visiteurs étrangers, continuent de ternir l’image de la RDC.
A cette occasion, le Chef de l’État a déploré l’ampleur de ces comportements qualifiés de « multiformes et illégaux », qui entravent la fluidité des échanges et affaiblissent la dynamique économique du pays. Ces dérives, indique-t-il, constituent un frein majeur à l’amélioration du climat des affaires et à l’attractivité du territoire congolais.
Félix Tshisekedi a rappelé que la mise en place de l’ordre opérationnel aux frontières avait justement pour objectif de remédier à ces abus. Ce dispositif visait à rationaliser la présence des services publics aux points d’entrée et de sortie du pays, à simplifier les formalités du commerce extérieur et à renforcer la gouvernance frontalière.
Mais face à la résurgence des anciennes pratiques, le Président a tiré la sonnette d’alarme. Il y voit une remise en cause sérieuse des réformes entamées, ainsi qu’un danger pour la crédibilité même des institutions nationales. « La restauration de l’autorité de l’État passe par la fin des comportements déviants », a-t-il martelé.
Dans cet élan, des instructions fermes ont été adressées aux membres du Gouvernement directement impliqués. Sont notamment concernés les Vice-premiers ministres en charge de l’Intérieur, de la Défense et des Transports, mais aussi les ministres de la Santé publique et du Commerce extérieur, ainsi que les responsables des services comme l’ANR et la DGM.
Le Président exige l’application de trois mesures prioritaires. Il s’agit d’abord de réaliser un audit ciblé et documenté des services opérant actuellement aux frontières. Ensuite, il faudra retirer tout agent ou tout service dont la présence n’est ni justifiée par un mandat légal ni utile à la mission assignée. Enfin, il est demandé un assainissement global, mené de manière transparente, efficace et coordonnée.
Il a également insisté sur le fait que toutes ces décisions doivent tenir compte des enjeux de sûreté nationale, surtout dans un contexte sécuritaire aussi sensible que celui que traverse le pays actuellement. Rien ne doit être fait au détriment de la sécurité de l’État.
Sous la coordination du Vice-premier ministre de l’Intérieur, un rapport d’évaluation conjoint devra être remis dans les quinze jours. Ce document devra présenter des recommandations concrètes en vue d’une restructuration durable des mécanismes de contrôle aux frontières. Par cette nouvelle impulsion, le Gouvernement entend restaurer la confiance, améliorer l’efficacité des services publics et mettre définitivement fin aux abus qui nuisent à l’image de la RDC.
Jackson Mutamba
