La Belgique veut jouer aux bons offices entre les présidents Tshisekedi et Kagame. Tout le monde semble se lasser des violences sécuritaires à l’Est de la République démocratique du Congo. Bruxelles entend peser de son poids en tant qu’ancienne puissance coloniale pour, à nouveau créer les meilleures conditions de bon voisinage entre les deux pays de l’Afrique de l’Est.
Une gageure après les différentes tentatives sous régionales et même de l’Union africaine. C’est l’une des missions confiées au commissaire européen en charge de la Justice, Didier Reyders. Cet émissaire de l’Union européenne a foulé le sol congolais depuis lundi 4 septembre. C’est vendredi 8 septembre prochain qu’il devra achever son séjour en terre congolaise.
Il a prévu dans son agenda des contacts avec l’opposition. Lundi, il s’est entretenu avec Augustin Matata Ponyo et Martin Fayulu. Au menu : le processus électoral. Un échange avec le président Félix Tshisekedi étant prévu après la ronde de cet ancien ministre belge des Affaires étrangères, Reynders devra conférer avec le chef de l’Etat du climat délétère émaillé de tensions à l’approche des élections prochaines en RDC.
Il est des partis politiques en l’occurrence, l’Ecide de Martin Fayulu et le FCC de Joseph Kabila qui ont opté pour le boycott. Tandis que les autres leaders d’opposition se disent prêts à ce challenge de 2023 et appellent la vigilance face à un processus qu’ils taxent d’avance biaisé. Les tentatives de l’opposition d’obtenir un dialogue pour baliser le schéma vers les élections libres, transparentes et crédibles en RDC, ont échoué. Entretemps, la société civile attend de pied ferme cette rencontre avec cet envoyé de l’Union européenne en RDC.
C’est une société civile encline aux chevilles des politiciens. A titre illustratif, la composante confessions religieuses n’émet pas sur la même longueur d’ondes selon qu’on se trouve du côté de la Cenco ou de l’Ecc ou le regroupement des confessions religieuses essentiellement des églises de réveil. C’est donc dans cette bouillabaisse que la RDC attend dans près de quatre mois, organiser les élections.
Par ailleurs, le commissaire européen a insisté sur la question de justice en ces termes : « Peut-être que cela passera par la mise en place de nouvelles institutions. On a beaucoup parlé parfois des tribunaux spéciaux ou des tribunaux hybrides au-delà de tribunaux nationaux sans devoir forcément aller à la Haye, à la CPI. Cela veut dire une cour régionale africaine ou sous régionale».
Didier Reynders a fait de ce sujet un véritable projet. L’Union européenne, en collaboration avec la Cour pénale internationale (CPI), prévoit d’organiser une conférence sur la justice internationale à Kinshasa au cours du premier semestre de 2024. Les autorités congolaises ont été informées de cette initiative.
Emma Muntu