Renforcer la bonne gouvernance, consolider la paix, lutter contre l’impunité en RDC aujourd’hui, c’est sortir de la pulsion dégagiste. Il est donc urgent de réfléchir sur ce qui arrive à notre pays sur les plans de la gestion de la guerre et des fonds publics. Le bateau monte, puis pique du nez. Les affaires, l’insécurité, les échecs des Fardc font tanguer le pays et il demeure impérieux d’envisager des solutions urgentes pour remplacer la malhonnêteté par l’intégrité, l’impunité par la justice, la traîtrise par le patriotisme, l’immoralité par la moralité. Mais, tout cela dépend de la ferme volonté politique du pouvoir actuel qui ne doit pas continuer de s’enfermer dans ce vœu pieux : C’EST LE PEUPLE D’ABORD alors que ce même pouvoir avance d’un pas pour reculer de deux. Est- ce que la politique en RDC doit continuer à devenir le lieu par excellence de toutes les extravagances, du vol massif pour enrichir sa famille, ses amis et parents au détriment du peuple ?
Chaque jour qui passe, les congolais sont consternés de constater que l’espoir d’un retour à la paix à l’est du pays demeure peu visible à l’horizon.
Des villes tombent comme un château de cartes et les Fardc n’arrivent pas à faire face au M23. Le sursaut stratégique que les congolais attendent ne s’opère même pas, au contraire c’est bien le Rwanda qui prouve sa supériorité militaire sur la RDC.
La situation est grave et sonne une autocritique doublée d’un appel à la démission du Chef d’Etat- major et tous les généraux impliqués dans la gestion de cette guerre que le Rwanda nous impose, car dit un vieil adage : « Il n’y a pas de mauvaise troupe, mais de mauvais chef ».
Les faiblesses des Fardc sont mises à nu par plusieurs experts depuis des années mais, malheureusement, le commandant suprême des Fardc semble se défausser de ses responsabilités ou il est mal entouré par des conseillers n’ayant pas le haut niveau du renseignement et de formation militaires.
Une armée qui ne parvient pas à prendre le dessus pour la durée sur les rebelles du M23 malgré la supériorité numérique demeure une coquille vide.
D’autres solutions s’imposent pour payer régulièrement les soldats qui sont au front et les nourrir, assurer leur relève régulièrement. Les forces armées congolaises sont infestés des généraux affairistes, détourneurs des soldes des militaires et même des réserve ration des soldats.
Dans les Fardc, il y a aussi des voleurs que nous décrions en politique.
Les mauvaises herbes polluent dangereusement notre champ démocratique. Notre société se comporte de manière autodestructrice et la démocratie devient l’objet et l’instrument de ses propres fossoyeurs. Les détournements des fonds publics en RDC augmentent la pauvreté, les pratiques mafieuses conduisent la nation à un abîme d’infamie. Les congolais ne doivent pas exonérer tous ces voleurs de la République, ils doivent boire le calice jusqu’à la lie et répondre de leurs actes devant la justice. L’impunité détruit la démocratie, elle élargit le fossé entre l’éthique et les antivaleurs.
Des acteurs politiques comme Nicolas Kazadi cité dans plusieurs dossiers de détournements, le Ministre Didier Budimbu qui vient de surfacturer la rénovation à la hauteur de 700 millions de dollars les Stades de Martyrs et du 20 Mai, Vital Kamerhe, quand il enfume les congolais en déclarant qu’un député national a un salaire de 5.000 dollars américains et il établit un ordre de mission de 22 personnes pour la 49ème session plénière de l’Assemblée parlementaire francophone de Montréal, ces gens qui se foutent de la gueule de congolais ont leur place en prison.
Les congolais veulent avoir aussi des clarifications entre la société Afritech et Idemia dans les contrats publics suspects concernant l’établissement de nouvelles cartes nationales d’identité biométriques. Nous n’avons pas la prétention d’étayer la liste complète des pilleurs de deniers publics en RDC mais, souligner avec une gravité qui sonne comme une révolution que le pays tangue, ceux qui sont aux manettes peuvent faire l’objet de tout Dégagisme.
Le pouvoir se gère.
Les congolais n’en peuvent plus d’être pris en étau entre l’incompétence des dirigeants et le cynisme du pouvoir.
Embarqués dans cette aventure nauséabonde du sport national caractérisé par la mauvaise administration des fonds publics, par la pratique abjecte des surfacturations et les faiblesses d’une armée de pacotille, la justice et l’excellence doivent sonner le glas de l’impunité, de la médiocrité surtout au sein des Fardc.
Professeur Florent Gabati
