La politique en RDC demeure un instrument de survie en ce qu’elle garantit le gain facile. Et pour preuve, l’acharnement à intégrer les institutions publiques considérées comme la vache laitière de certains congolais.
Le conclave de Nairobi a permis de se rendre compte de la qualité de l’homme politique congolais. La plupart de ceux qui ont fait le déplacement de la capitale kenyane s’y sont rendus, non par conviction idéologique, mais d’abord pour l’argent. Alors que bon nombre d’entr’eux ont eu à cracher sur les 18 ans de la gouvernance de Joseph Kabila.
Fauchés dans leur exil, ces opposants n’ont pas hésité, un seul instant, à répondre à cet appel de Nairobi. C’est vrai que l’argent a effectivement circulé. Certains s’en sont tirés avec 10.000 $USD. Mieux vaut ça que rien.
Cependant, cette catégorie de politiciens a perdu toute crédibilité dans l’opinion. Qu’est-ce qui reste après cette messe noire de Nairobi ? Un véritable coup d’épée dans l’eau pour n’être pas parvenu à mobiliser les opposants qui ont pignon sur rue. Même Moïse Katumbi qui, depuis un certain temps, se serait rapproché de Joseph Kabila, n’a pas fait ce déplacement après avoir compris que l’objectif était de désigner le premier sénateur à vie de la RDC leader de l’opposition.
Une véritable porte de sortie après sa condamnation par la Justice militaire. En prévision du dialogue, il se serait présenté comme acteur incontournable à la table des négociations. En outre, la rencontre de Nairobi était un test pour Kabila en vue de convaincre Paul Kagame de l’imposer à la tête de la branche politique des rebelles.
Il faut donc peaufiner de nouvelles stratégies pour ne pas disparaitre de la scène politique. Un échec qui doit réjouir, en premier lieu, Corneille Nangaa qui voit dans la présence permanente de Kabila un ombrage. Nangaa continue de voir dans Kabila celui qu’il a créé en faisant de lui président de la centrale électorale. Tout en lui restant redevable, il évite toute confrontation avec son ancien mentor.
Paul Kagame ne trouve pas encore de politiciens congolais de poigne qui peuvent l’aider à réaliser son projet de balkanisation. Les leaders à sa disposition ne pèsent pas.
Entretemps, à l’interne, c’est la guéguerre autour de la succession de Vital Kamerhe. Les deux principaux partis de l’Union sacrée à savoir, l’UDPS et l’UNC revendiquent la présidence de l’Assemblée nationale.
Si à l’UDPS, les ambitions tardent à se manifester, à l’UNC, Jean-Baudouin Mayo a révélé son intention de briguer le perchoir alors que l’ancien ministre du Budget Aimé Boji a également dévoilé ses ambitions à briguer ce poste. C’est donc la guerre déclarée au sein de l’UNC pendant que Kamerhe peine à donner des orientations.
La Pros.