C’est une première. En ce deuxième quinquennat de Félix Tshisekedi, un ministre, non de moindre, est sur le gril des députés de l’UDPS. L’épée de Damoclès est désormais suspendue sur la tête d’Alexis Gisaro, le ministre des Infrastructures. Considéré comme l’un des hommes de confiance du Chef de l’Etat, le présidium de l’Union sacrée n’entend pas officiellement s’y mêler, la patate étant encore chaude. Il s’agit d’une motion de défiance déposée contre le ministre des Infrastructures, Alexis Gisaro, qui va être examinée à la plénière convoquée aujourd’hui lundi 25 novembre. A la manette, 58 Députés nationaux, dont la majorité provient de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) de Félix Tshisekedi, une partie de AA/UNC de Vital Kamerhe, un groupe de Ensemble pour la République de Moïse Katumbi…
Pour ce, une rencontre aurait été convoquée hier dimanche par le secrétaire général de l’UDPS, Augustin Kabuya, pour les derniers réglages. On croit savoir que les dernières instructions ont été données afin d’épargner le gouvernement d’un cataclysme. Si les députés obtiennent la peau de Gisaro, rien n’indique qu’ils vont s’arrêter en si bon chemin. Il n’est donc pas exclu d’envisager une motion de censure contre le gouvernement. Entretemps, le parti présidentiel avec un allié de l’Union de l’Union sacrée trouve symboliquement un partenaire dans le camp d’opposition pour déchoir un ministre issu de la plateforme présidentielle. Comme si l’Union sacrée ressemble à la cour du roi Pétaud.
On croit savoir qu’il s’agit d’un ballon d’essai en attendant la réaction de la hiérarchie. S’en prendre à un membre du gouvernement, c’est se faire hara-kiri. C’est une fois de plus, l’attitude de duplicité qui a élu domicile au sein des membres de l’Union sacrée et même de l’UDPS. Avant d’intenter une action comme celle-là contre un ministre si important du gouvernement, les auteurs doivent avoir bien pris la mesure de leur initiative et peser le risque qu’ils en courent.
Entretemps, le speaker de la Chambre basse du Parlement a commencé par rappeler que cette initiative est le fait des députés eux-mêmes, et non l’œuvre de quiconque. Et pour rappel, vendredi 22 novembre dernier, c’était le jour du dépôt de la motion. Le ministre doit ainsi se préparer et les députés voteront en toute souveraineté. De cette façon, si le vote aboutit à la déchéance du ministre, la Première ministre en sera saisie pour constater cette démission. C’est le premier clash au sein de l’Union sacrée
Alexis Gisaro n’aurait pas rencontré les préoccupations des députés qui l’accusent d’incompétence et d’incapacité à résoudre le problème du délabrement des infrastructures et des routes à travers le pays, en particulier à Kinshasa.
La Pros.