Le Bureau de la Coordination Nationale de la Fédération des Associations des Personnes Vivant avec Handicap du Congo (FENAPHACO) a organisé, mardi dernier, une messe en hommage aux Personnes vivants avec handicap assassinés et celles victimes de divers actes de barbarie dans des zones à problèmes. C’était en la paroisse Sainte Anne de la Gombe, Kinshasa.
Dans son Homélie tirée de l’Evangile de Jésus-Christ selon Saint Matthieu 25,31 – 46, l’officient du jour a insisté sur l’amour du prochain, appelant l’assemblée à imiter le modèle de Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, pour un monde meilleur. « Dieu est notre Père et Jésus est notre modèle. Dieu étant amour, nous devons apprendre de Lui d’aimer aussi notre prochain comme il nous aime ».
Selon lui, ‘’le Christ nous révèle le genre de personne que tout homme doit être, celui qui sait s’occuper des vulnérables, des nécessiteux, des invalides et apporter un soutien tant moral, physique, spirituel, matériel que financier à toutes ces personnes vivant avec handicap’’. « Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites (Verset 40), a-t-il soutenu. Et de compléter : « L’attention des valides doit se tourner vers ces personnes marginalisées et presqu’écartées de la société dans laquelle elles vivent tout en leur venant au secours en tout temps. Les PVH portent leurs maladies, leurs maux toute leur vie. Considérées comme Personna Vulnerabilis, les handicapés ont besoin d’un soutien, d’une attention et d’une preuve d’amour. Un amour que nous devons leur témoigner à chaque instant. Les disciples, venant demander à Jésus de retourner toute la foule qui le suivait au désert car eux n’avaient rien à leur offrir à manger, n’ont pas joué suffisamment leur rôle. C’est pourquoi Jésus leur accorde une réponse interpellatrice en leur conviant à prendre soin d’elle eux-mêmes. Donnez-leur vous-même à manger. La foule, représentée ici comme des vulnérables, attend des disciples de Jésus une prise en charge et un soin approprié ».
Message du Coordonnateur National de la FENAPHACO
« Aujourd’hui, la Fédération Nationale des Associations des Personnes Vivant avec Handicap du Congo, FENAPHACO en sigle, vient d’organiser une messe d’Hommages et d’action de grâce en mémoire des Personnes Vivant avec Handicap tuées, assassinées violemment ; les PVH qui sont tombées et celles vivant sans assistance humanitaire, en difficulté dans les zones en conflit armé, surtout dans les provinces de l’Est de la RDC. Il y a eu quatre mois et demi que moi-même j’ai été à Goma. J’ai visité le Camp des déplacés pour voir comment vivent les Personnes Vivant avec Handicap. Et aussi, nous sommes en contact permanent avec les coordonnateurs de la FENAPHACO dans les territoires qui sont occupées par les rebelles du M23, qui nous font le rapport des difficultés que vivent les PVH. On constate que personne ne parle des difficultés que connaissent ces PVH dans les différents rapports même qui sont publiés, que ça soit par les Agences des Nations Unies, que ça soit par le Gouvernement, que ça soit par les ONG internationales qui travaillent dans le secteur de Droits de l’Homme. On ne fait pas mention de ces PVH qui sont tuées, qui sont assassinées et dont leurs droits sont violés tous les jours.
Voilà raison pour laquelle nous avons bien voulu organiser cette messe d’action de grâce pour pouvoir éveiller aussi la conscience ; pour pouvoir hausser le ton des PVH, pour demander à ce qu’une attention soit soutenue, soit aussi pour les PVH qui sont en difficultés dans les zones des conflits armés. Et aussi, c’est demander le respect de la Résolution 2475 des Nations Unies portant sur la Protection des PVH dans les conflits armés à laquelle la RDC aussi est partie prenante.
Nous en avons profité pour pouvoir lancer une campagne Nationale de solidarité, pour pouvoir venir en aide à ces PVH qui sont en difficulté dans des zones de conflits armés. Donc, nous venons de lancer aujourd’hui à Kinshasa et nous allons continuer dans d’autres provinces pour organiser des messes d’Action de Grâce et aussi d’autres événements pour collecter des fonds qui pourront nous aider à pouvoir assister d’une façon humanitaire les PVH, en leur apportant de la nourriture, des cahiers, des vêtements et aussi pour pouvoir appuyer la scolarisation des PVH qui sont dans des zones déplacées, qui sont abandonnées. Personne ne les assiste pour pouvoir aller à l’école. Donc, voilà un peu le résumé de l’activité que nous venons d’organiser aujourd’hui à la paroisse Sainte Anne de la Gombe.
Nous remercions aussi toutes les autorités qui étaient avec nous et nous lançons un appel à tous les congolais et à toutes les congolaises, aux Autorités du pays, aux Organisations de la société civile, aux diplomates, aux Agences de système des Nations Unies et à toutes les personnes de bonne volonté de pouvoir aider la FENAPHACO à travers cette campagne nationale de solidarité, d’appel des fonds pour les PVH, pour nous permettre d’avoir des fonds en vue d’assister les millions des PVH qui sont aussi en difficulté dans des zones de conflits armés afin qu’ils trouvent aussi sourire. Et nous demandons au Gouvernement et à la MONUSCO de pouvoir tout mettre en œuvre pour assurer une protection spéciale des PVH qui sont en difficulté dans des zones de conflits armés. Parce que quand il y a des conflits armés, il y a la guerre et les balles crépissent. Ces PVH sont en difficulté de pouvoir courir comme les autres personnes valides. Donc, il faut qu’il y ait des mécanismes pour arriver au respect de Droit International Humanitaire et à la Résolution 2475 des Nations Unies qui protège les PVH dans les zones de conflits armés ».
Une collecte des fonds en nature ou en espèce a été lancée au cours même de cette célébration eucharistique afin de soutenir les enfants des PVH en difficultés dans les zones de troubles et turbulence. Le Coordonnateur National de la FENAPHACO a invité toutes les PVH présentes à cette célébration à y participer afin de sauver des vies en détresse dans la partie Est du pays.
César Nkangulu