La tribune de New York est l’occasion accordée à chaque Etat membre revêtu de mêmes privilèges de faire entendre sa voix et aussi de participer aux discussions sur des questions qui touchent non seulement le pays concerné, mais aussi l’ensemble de la communauté internationale. C’est l’opportunité accordée à Félix Tshisekedi, aujourd’hui mercredi 25 septembre, d’éclairer la lanterne de la Communauté Internationale notamment, par rapport aux agressions récurrentes par le Rwanda dans sa partie Est. La RDC qui croyait bénéficier de la sollicitude de ses pairs en intégrant la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Est, a vite déchanté. Les Forces armées du Rwanda occupent des territoires entiers d’un Etat membre. Aujourd’hui, tous les rapports dont ceux de l’ONU attestent cette présence des militaires rwandais qui ont franchi les frontières congolaises. A l’hypocrisie de la Communauté Internationale, s’ajoute la complaisance de certains Etats de l’EAC. Tout le monde se cache derrière le processus de Luanda, pourtant presqu’en panne, pour endormir la RDC. D’où, le recours pour le gouvernement congolais à la voie judiciaire. La Cour de cette Communauté l’Afrique de l’Est entame dès demain jeudi 26 septembre, à Arusha en Tanzanie, le procès sur les atrocités que la RDC accuse le Rwanda d’avoir commis sur son territoire. Pour rappel, cette ville tanzanienne avait abrité le dernier accord de 1993 conclu en le Gouvernement Habyarimana et les rebelles de Kagame prévoyant, entre autres, le départ des troupes françaises devant être remplacées par une mission des Nations Unies (MINUAR). Mission : veiller à l’application de cet accord d’Arusha. Malheureusement, la RDC paie depuis lors le prix de son hospitalité pour avoir ouvert ses frontières aux réfugiés qui fuyaient l’avancée des rebelles de Kagame. La RDC sera tenue à prouver la culpabilité du Rwanda dont l’agression du pays de Félix Tshisekedi violerait l’Acte instituant l’EAC. Ce n’est qu’après l’épuisement des recours que la RDC pourra entamer la phase de réclamation d’indemnisation. Une fois de plus, la solution à crise en RDC passe la pression de la Communauté Internationale sur le Rwanda dont le cas se rapproche nettement mieux de l’Ukraine. Et pourtant, le gouvernement congolais a eu à décrier, à maintes reprises, ce principe de « deux poids, deux mesures ».
Félix Tshisekedi est arrivé à New York avec une imposante délégation des membres du gouvernement en vue des contacts multilatéraux au regard de l’insécurité à l’Est. Tous les protagonistes se trouvant sur place pourront en profiter pour relancer le processus de Luanda afin de permettre à Tshisekedi et à Kagame de parvenir à un accord définitif sur cette crise. L’EAC, désormais, divisée sur cette agression risquerait de voler en éclat à cause des prises de positions partisanes.
La Pros.