L’Université Chrétienne Cardinal Malula (UCCM) a organisé une cérémonie de collation des Grades Académiques ce samedi 21 décembre 2024 dans la salle de spectacle du Palais du Peuple à Kinshasa. Avant de procéder à la remise des diplômes aux lauréats, le professeur Noël Tshiani a, au cours de son intervention, évoqué la problématique de la révision ou changement de la Constitution. Pour lui, cette dernière serait une bombe à retardement pour la République Démocratique du Congo et que sa réforme reste une occasion susceptible de garder les infiltrés en dehors des institutions de la République.
Après une lecture minutieuse de tous les articles de l’actuelle Constitution, Noël Tshiani constate plusieurs faiblesse et impuretés qui méritent une correction pour mieux protéger le pays, et sa souveraineté ainsi que faciliter le fonctionnement fluide des institutions, qui ont gaspillé beaucoup de ressources qui peuvent être affectées à des projets du développement.
En ce qui concerne la révision ou changement de la Constitution, Noël Tshiani a formulé des propositions suivantes, qu’il faudrait prendre en considération. Notamment :
- L’adoption de l’anglais comme deuxième langue officielle, car il est une langue des affaires dans le monde entier ;
- La réduction de nombre des partis politiques en RDC ;
- La réduction de la taille du Gouvernement, avec 25 ministres, y compris le Premier Ministre ;
- La suppression des certaines institutions budgétivores et d’unités pour dégager des épargnes à investir dans les activités à impactes sociales visibles et dans des projets du développement. Ces institutions budgétivores sont : le Senat, les Assemblées Provinciales, le Conseil Economique et Sociale, certaines structures attachées à la Présidence, à la Primature et aux ministères. Cela permettra de mobiliser plus de 4 milliards de dollars par an, une somme qui permettra à l’Etat congolais d’allouer aux salaires des enseignants, soldats, aux fonctionnaires ou de construire les infrastructures de bases ;
- La suppression du mode de scrutin indirect, pour le Sénat, mais aussi, pour les Gouverneurs des provinces, car ce mode est un canal ouvert pour la corruption.
- Le changement du mode de désignation des Gouverneurs des provinces, car ils doivent être nommés par le chef de l’Etat afin de travailler selon sa vision ;
- La location d’un délai maximum de 30 jours après l’investiture du Président de la République, pour désigner le Premier Ministre et même délai pour ce dernier à constituer son Gouvernement et obtenir son investiture par l’Assemblée Nationale ;
- L’interdiction formelle sur demande de qui que ce soit d’accéder à la souveraineté nationale et compromettre l’intégrité territoriale du pays. Donc, l’article de 217 de la Constitution mérite la suppression ;
- La reconnaissance et l’exclusivité monétaire nationale et l’interdiction formelle de la circulation de la monnaie étrangère sur le territoire national ;
- L’interdiction formelle du tribalisme qui menace la cohésion nationale ;
- La réhabilitation de la loi Bakajika, qui prévoit que le sol et le sous-sol appartiennent à l’Etat ;
- L’adoption du principe de l’irrévocabilité de la nationalité congolaise d’origine ;
- L’adoption de la loi Tshiani « de père, mère et épouse congolais pour des fonctions régaliennes, afin de protéger la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale ; ces fonctions sont entre autres la Présidence, l’Assemblée Nationale, Sénat, les postes régaliens dans le Gouvernement, la Banque Centrale du Congo, l’ANR, la DGM, les hauts cadres de la Police, les Hauts Cadres militaires, Hauts Magistrats, ainsi que les Ambassadeurs ;
14 .L’adoption d’étude minimale pour le mandat électif à tous les niveaux ;
- La réintroduction de l’élection présidentielle à deux tours ;
- L’appropriation par le Ministre de l’Intérieur de l’organisation des activités électorales actuellement gérées par la CENI ;
- Préciser que le Président de la République ainsi que le Premier Ministre sont justiciables devant la Cour Constitutionnelle pour des faits et actes commis pendant leurs fonctions ;
- La précision sur irascibilité des actes de mauvaise gouvernance tels que la corruption, le détournement ;
- L’affirmation de la laïcité de l’Etat et de séparation de l’Etat ainsi que les églises pour mettre fin au méli-mélo.
Pour clore, Noël Tshiani invite les jeunes scientifiques à soutenir cette démarche qui garantira l’avenir de la RDC.
Jackson Mutamba