La République Démocratique du Congo se bat sur tous les fronts. Après le front militaire et diplomatique, elle s’active désormais sur le front judiciaire. Sur ce, la CPI a promis d’ouvrir une enquête sur les violences occasionnées par l’agression du Rwanda en territoire congolais, en plus d’une autre plainte au tribunal de l’EAC à Arusha en Tanzanie avant d’évoquer celle contre Apple en France et en Belgique pour exploitation et exportation illégale de ses minerais.
La RDC accuse depuis plusieurs mois cette grande marque internationale d’acheter des minerais passés en contrebande depuis l’Est instable du pays jusqu’au Rwanda voisin, où ils sont blanchis et intégrés dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. A cet effet, Apple joue au receleur de différents crimes, incluant des crimes de guerre, de blanchiment, de faux, d’usage de faux et de tromperie.
La France à nouveau sur le gril. C’est le 2ème procès sur le territoire français en rapport avec les violences occasionnées par l’agression rwandaise à l’Est. Après la condamnation du Franco-camerounais Charles Onana accusé de négationnisme du génocide de 1994 au Rwanda, la justice française devra prendre position sur la destruction et des souffrances imposées à la population civile pour l’exploitation des minerais qui alimentent un cycle de violence et de conflit en finançant des milices et des groupes terroristes tout en contribuant au travail forcé des enfants et à la dévastation de l’environnement.
Il s’agit maintenant d’une plainte initiée par un Etat, surtout que ces accusations sont documentées par divers travaux d’experts, en l’occurrence ceux des Nations Unies, le Département d’État américain et les ONGs internationales telles que Global Witness. Déjà en avril, la RDC avait tiré la sonnette d’alarme en mettant Apple devant ses responsabilités au sujet de l’exploitation des minerais de conflit.
La multinationale avait déclaré de n’avoir «trouvé aucune base raisonnable pour conclure que l’une des fonderies ou raffineries de 3TG (étain, tungstène, tantale, or) déterminées comme faisant partie de sa chaîne d’approvisionnement au 31 décembre 2023 a directement ou indirectement financé ou bénéficié à des groupes armés en RDC ou dans un pays limitrophe».
Le Gouvernement congolais ne cessera d’accuser Kigali de chercher d’exploiter illicitement les ressources minières de l’Est congolais. Raison pour laquelle, le régime de Kagame s’oppose à toute solution diplomatique qui l’obligerait à se désengager du territoire congolais sans au préalable obtenir l’ouverture des négociations directes entre le Gouvernement de Kinshasa et le M23.
Si les stratégies de Kagame visant à humilier tout un Gouvernement, ont semblé marcher avec le RCD, le CNDP, … il n’en sera pas autant pour cette fois-ci.
La Pros.