Le Président de la République a regagné Kinshasa, dimanche 5 mai dernier, écourtant ainsi son périple européen à la suite de la dégradation de la situation sécuritaire de l’Est de la RDC. En effet, depuis la prise de la cité minière de Rubaya, les agglomérations avoisinantes seraient passées sous contrôle des envahisseurs se rapprochant ainsi dangereusement de la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.
Cependant, les centres des déplacés à Lac-Vert et à Mungunga, situés respectivement à 13 et 15 Km de Goma a été bombardé, vendredi 3 mai dernier, faisant près de 15 morts ainsi qu’une trentaine de blessés parmi lesquels de nombreux femmes et enfants. Un acte inhumain qui devait appeler la communauté internationale à se pencher sérieusement sur cette énième invasion de la République démocratique du Congo par ses voisins de l’Est. Jusque-là, des condamnations fantaisistes auxquelles Paul Kagame s’est finalement habitué. Aucune condamnation contre le Rwanda en dépit de cette violation du droit international.
Entretemps, le dialogue du médiateur de l’Union africaine se trouve au point mort. L’Angolais Lourenço ne parvient toujours pas à user de son influence afin d’obtenir une rencontre entre Tshisekedi et Kagame. Visiblement, tout le monde semble se lasser de la question de la RDC au point que tout le monde appelle au dialogue.
Cyril Ramaphosa a eu à condamner cette nouvelle agression en envoyant en appui aux FARDC, un contingent de l’armée sud-africaine. Il a suffi de rencontrer Paul à Kigali lors des commémorations du génocide rwandais pour évoquer le dialogue. Depuis lors, les soldats sud-africains sont à la défensive. Une nouvelle situation similaire à celle des forces de l’Afrique de l’Est obligées de quitter le territoire congolais. Comme s’il existerait un complot ourdi pour obliger le gouvernement congolais à négocier à genoux. Rien n’explique cette escalade de la campagne militaire du Rwandais s’il y avait pression de la communauté internationale pour une solution négociée.
L’attaque de Mungunga a obligé le Département d’Etat à réagir. Washington appelle à la protection des civils et à une solution négociée avant d’encourager les autorités congolaises et rwandaises à prendre des mesures pour apaiser les tensions et protéger les populations civiles.
Par ailleurs, André Flahaut, député fédéral du parti socialiste belge et président honoraire de la Chambre des représentants du Royaume de Belgique, s’est dit « profondément indigné » par cette attaque menée par le M23 bénéficiant de l’appui du Rwanda. Cet ancien ministre belge de la Défense est convaincu que l’heure des sanctions contre le Rwanda a sonné. La communauté internationale souffle le chaud et le froid préférant faire le jeu du Rwanda.
La Pros.