(Par Alain Lubamba wa Lubamba)
Défenseur engagé d’une économie cashless et membre de l’organisation panafricaine qui lutte contre la corruption et pour la promotion de la bonne gouvernance ( African Parliamentarians Network Against Corruption ), Alain Lubamba wa Lubamba, Député national honoraire appelle le peuple congolais ainsi que les opérateurs économiques à soutenir les réformes économiques portées par le gouvernement SUMINWA et la Banque Centrale du Congo. Dans un contexte marqué par une stabilisation monétaire progressive et l’appréciation du franc congolais, il plaide pour une modernisation accélérée de l’économie nationale, centrée sur la promotion de la monnaie locale, la diversification de l’économie ainsi que le développement d’une économie cashless, inclusive et résiliente.
- une stabilisation économique en marche
La République Démocratique du Congo connaît aujourd’hui une embellie économique encourageante. Grâce à une politique monétaire rigoureuse menée par la Banque Centrale du Congo (BCC) et des réformes structurelles impulsées par le gouvernement SUMINWA, le pays enregistre une baisse de la pression exercée par les devises étrangères et une appréciation progressive de sa monnaie nationale, le franc congolais, affectueusement surnommé « MWANA MPO ».
Ce redressement s’explique par une gestion plus efficiente de la masse monétaire, la régulation accrue des marchés financiers, ainsi que l’utilisation stratégique des instruments de politique monétaire. Il témoigne d’un retour progressif de la confiance dans les institutions monétaires et dans la capacité du pays à piloter ses finances avec rigueur.
- la monnaie nationale, levier de souveraineté économique
Cette dynamique positive doit être consolidée. Il est essentiel que les citoyens, les entreprises et les opérateurs économiques adoptent une posture proactive en faveur de la monnaie nationale. Le franc congolais n’est pas seulement un outil de transaction ; il est le symbole de notre souveraineté économique.
Soutenir la monnaie nationale, c’est contribuer à la stabilité des prix, encourager la production locale, et garantir que les richesses créées bénéficient d’abord à l’économie congolaise.
- vers une économie cashless : une transformation stratégique
Mais au-delà de la valorisation du mwana mpo, la RDC doit résolument s’engager dans une transformation structurelle : celle d’une transition vers une économie moins dépendante du cash.
Une économie digitalisée offre des avantages majeurs :
– La transparence accrue des flux financiers, limitant la fraude, la corruption et l’évasion fiscale ;
– La traçabilité des transactions, facilitant la gouvernance budgétaire et la responsabilité publique ;
– L’Inclusion financière élargie, notamment dans les zones rurales où l’accès aux infrastructures bancaires est limité ;
– L’élargissement de la base fiscale, renforçant les capacités de financement de l’État ;
– Le Soutien à l’innovation et à l’entrepreneuriat, particulièrement pour les jeunes et les femmes.
- l’essor des solutions numériques en RDC
Les services financiers numériques disponibles dans le pays à savoir le M-Pesa, Airtel Money, Afrimoney, Orange Money, les agrégateurs et d’autres prestataires des services connexes agréés par la BCC jouent déjà un rôle décisif dans cette transformation. Ils permettent de répondre efficacement aux besoins quotidiens de la population : transactions rapides, paiements sécurisés, gestion de la petite monnaie, etc.
Ces outils, accessibles même en milieux reculés, contribuent non seulement à la modernisation de l’économie, mais aussi à la dynamisation du commerce local et à l’amélioration des conditions de vie.
- un moteur pour la diversification économique
La digitalisation peut aussi accélérer la diversification de l’économie congolaise. Le secteur agricole, par exemple, reste un gisement inexploité d’emplois et de croissance. En facilitant l’accès au financement, à l’assurance agricole et à l’épargne, la digitalisation pourrait transformer le potentiel agricole en pilier stratégique du développement.
Cette vision rejoint l’ambition portée par le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui appelle à une « revanche du sol sur le sous-sol » : faire de l’agriculture et du développement rural les moteurs d’une croissance durable et inclusive.
Conclusion : saisir le tournant, construire l’avenir
À la faveur de la stabilité retrouvée du cadre macroéconomique et de la revalorisation du franc congolais, la RDC se trouve à un carrefour décisif. La conjonction des réformes économiques, de la modernisation monétaire et de l’essor du numérique offre une chance historique de bâtir une économie plus forte, plus transparente et plus équitable.
La transition vers une économie moins dépendante du cash est bien plus qu’un enjeu technique : elle est un pilier stratégique pour lutter contre la corruption, accroître les recettes publiques, améliorer l’accès aux services financiers, et renforcer notre souveraineté économique.
Pour réussir ce pari, l’engagement collectif est indispensable. Il faut maintenir le cap des réformes, renforcer la confiance dans nos institutions financières, promouvoir sans relâche l’usage de la monnaie nationale et faire du numérique un outil d’inclusion et de progrès.
L’avenir économique de la RDC se joue maintenant : dans notre capacité à croire en nous-mêmes, à moderniser nos pratiques, et à construire ensemble une nation économiquement souveraine, innovante et inclusive.
Hon. Alain LUBAMBA
Membre de l’APNAC – Député National honoraire
