La question du journalisme durable en République Démocratique du Congo en République Démocratique du Congo a été abordée, le Week-end à Kinshasa lors d’un atelier Business, communication et médias, organisé par la structure Nkelo Bantu.
« Cette rencontre réunit les journalistes, les organisations professionnelles de média ainsi que les partenaires dans l’objectif de poser les problématiques sur la situation actuelle de la notion du journalisme durable au sein des organes de presse congolais et de trouver les solutions nécessaires. Nous voulons aboutir à la mise en place d’un lobbying auprès des partenaires privés et étatiques qui vont accompagner la presse à avancer », a soutenu Djo Mompondo, Chef du projet Nkelo Bantu. Et d’ajouter : « il est question de faire des propositions pour arriver au journalisme tropicalisé et adapté au contexte congolais pour parvenir au journalisme durable ».
Par ailleurs, Israël MUTALA, Directeur Général de 7sur7, média numérique en RDC, a dans son exposé, soulevé quelques pistes des solutions pour ressortir ensemble un schéma qui va rendre cette notion palpable dans le secteur de média au pays. « Le journalisme durable mène le journaliste à avoir une revenue stable. Pour y arriver, il faut créer un business model en mettant en place une bonne politique de gestion financière et administrative dans l’entreprise de presse. Cette durabilité va avec deux objectifs. Premièrement, l’application des normes de pratique journalistique qui exige la qualité du contenu proposé au public (info) afin d’attirer les annonceurs. Deuxièmement, le développement d’une économie soutenue par une vision d’entreprise et un management efficace pour la viabilité du média », a déclaré le Président de l’association des médias en ligne en RDC. Et d’ajouter : « Au-delà de tout, il y a la notion de la performance qui implique le développement du capital humain. Il est important de renforcer la capacité des journalistes à travers des formations adaptées pour assurer la mise à jour du métier ».
Un journaliste suédois partage son expérience
De son côté, Lars Tallert, ancien journaliste suédois a mis un accent particulier sur la durabilité qui doit être comprise sous trois angles, environnemental, sociétal et économique. « Du point de vue environnemental, le journaliste est censé comprendre comment le changement climatique va fondamentalement changer nos sociétés. Son rôle est de responsabiliser les gens, de leur fournir des informations dont ils ont besoin pour prendre des décisions éclairées et durables. Du point de vue sociétal, la démocratie, l’égalité des sexes, l’inclusion sont au cœur des préoccupations de la planète. Sur le plan économique, le monde vise à assurer la rentabilité du secteur privé et faire en sorte que chaque être humain ne manque pas des éléments essentiels de la vie, tout en veillant à ce que nous ne ruinions pas les systèmes vitaux de la terre dont nous dépendons », a-t-il indiqué.
Et de poursuivre : « le journaliste doit être mieux informé que quiconque. La durabilité sociale est une question de justice et de profit. L’égalité des sexes et l’intégration d’un personnel diversifié dans vos entreprises de médias pourraient augmenter vos bénéfices de 33 % ».
Lars Tallert estime que le journalisme durable est nécessaire dans la mesure où il permet de relever les défis de la durabilité auxquels la société est confrontée.
« La durabilité et la pertinence du journalisme, à la fois en tant que pratique et en tant qu’activité, dépendent de sa capacité à relever ces défis. Il est très difficile de penser au journalisme indépendant et à la démocratisation sans penser au développement économique et durable. Nous savons tous ce qu’il est difficile de produire un journalisme de qualité, fondé sur des faits, et de faire des bénéfices », a expliqué le journaliste Suédois
Et de conclure : « Votre mission en tant que journaliste consiste à résoudre un problème pour vos publics cibles. Résolvez leur problème sans pourtant renoncer à un journalisme de qualité fondé sur la vérité et les faits, innovez. Ainsi, le public vous aimera et sera prêt à consommer votre média. Et votre média sera rentable».
Pour sa part, Paul N’sana, professeur à l’Ifasic, a orienté son speech sur comment créer une stratégie de contenu soutenable qui respecte la déontologie journalistique pour émerger dans un paysage médiatique saturé.
Jordache Diala