Au cours d’une conférence de presse tenue mardi 22 août 2023 au CEPAS, les laïcs catholiques, mouvements citoyens et organisations de la société civile notamment, CALCC, LUCHA et CLC, ont tous décidé de lancer la sonnette d’alarme afin que la mesure portant état de siège soit effectivement levée dans les deux provinces concernées par l’insécurité dont l’Ituri et Nord-Kivu. Ces organisations estiment que cette mesure étant exceptionnelle ne doit pas demeurer en temps normal.
D’entrée de jeu, le coordonnateur de CALCC, Jean-Bosco Lalo, a présenté l’état des lieux de la mesure de l’état de siège dont il a signalé que cette mesure urgente n’a servi à rien. Au contraire, elle a encore aggravé la situation d’insécurité dans cette partie de la République. «Comme vous le savez tous, les choses n’ont pas évolué positivement pendant la période de l’état de siège. Le taux de tuerie augmente du jour au jour. Toujours pendant cette période, l’une des parties de la RDC dont Bunagana est occupée jusqu’aujourd’hui par les rebelles du M23. A cet effet, nous, laïcs catholiques, les mouvements citoyens et organisations de la société civile avions demandé la levée de cette mesure car, inefficace mais les autorités n’avaient accordé aucune importance à cette démarche », a-t-il déclaré.
Par la suite, ces organisations de la société civile ont invité la population congolaise, surtout celle de l’Ituri et du Nord-Kivu à rester éveillée face à tout ce qui piétine leur dignité et leur droit. Car, une revendication légitime et pacifique est constitutionnellement garantie. Elles ont aussi félicité leurs délégués qui s’étaient présentés, lors des assises de la table ronde qui était tenue récemment à Kinshasa, sur l’évaluation de l’Etat de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, dans la partie Est de la République. « Ces délégués méritent nos félicitations, car ils ont prouvé devant tout le monde qu’ils avaient tous un seul objectif : la levée pure et simple de l’Etat de siège contre toute tentative d’un maintien artificiel et fantaisiste de ce régime spécial par un vote sanction de la quasi-totalité : 174 voix pour la levée sur 200 délégués présents », ont-elles encouragé, avant toutefois d’exhorter la Cour des comptes et les inspecteurs de l’inspection générale des finances, à se hâter pour descendre dans les deux provinces sous régime spécial pour que l’opinion publique soit éclairée sur leur gestion financière. Par ailleurs, elles ont fustigé la récente sortie médiatique du Gouverneur militaire de l’Ituri, qui s’attaquait publiquement et directement à Igr. Dieudonné LOSSA, le coordonnateur de la société civile forces vives de l’Ituri.
Il y a lieu de rappeler que l’état de siège avait été mis en place par le Chef de l’État Congolais, au Nord-Kivu et en Ituri, dans l’objectif de combattre les groupes armés négatifs actifs dans ces deux provinces en proie à l’insécurité grandissante. Sur ce, une table ronde a été organisé, du 14 au 16 août dernier pour requalifier ou lever cette mesure exceptionnelle, instaurée depuis plus de deux ans, dans la partie orientale en proie aux attaques meurtrières.
Ronsard Malumalu