La Commission spéciale chargée d’examiner le réquisitoire du Procureur Général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, contre le ministre d’Etat à la Justice, Constant Mutamba, a achevé son travail après les 72 heures lui accordées par la plénière. C’est aujourd’hui qu’elle devra présenter son rapport aux élus de la chambre basse du parlement.
Une étape cruciale où ladite commission se chargera d’établir ou non la culpabilité du patron de la justice impliqué dans un dossier de détournement présumé de fonds publics destinés à la construction de la prison centrale de Kisangani.
Le vote des députés déterminera l’avenir de ce dernier au gouvernement. Si les députés optent pour la levée des immunités, ils ouvriront la voie à des poursuites judiciaires. Sinon, le ministre sera maintenu dans ses fonctions et poursuivra les réformes qu’il a entreprises sur l’appareil judiciaire.
Les magistrats, rangés derrière le Procureur près la Cour de Cassation, attendent sur un plateau d’or que leur soit livrée la tête de Mutamba. C’est le ministre dont la présence a été à la base des insomnies du corps judiciaire. Il a su bousculer les structures du fonctionnement opaque de l’appareil judiciaire jusqu’à son sommet ; n’hésitant pas à ouvrir des enquêtes sur leurs dirigeants.
Mutamba est vraiment sorti des sentiers battus des méandres judicaires en République Démocratique du Congo où le ministre était parfois complice des bévues commises par les magistrats.
Cependant, en cas de vote contre la saisine du Procureur près la Cour de la Cassation, les magistrats se retrouveront devant un ministre ragaillardi prêt à affronter tous les défis. Il est vrai que le populisme qui a caractérisé son action lui a valu l’admiration de l’opinion qui a vu dans sa personne, un redresseur des torts à la suite des procès iniques rendus au niveau des Parquets ou des Cours et Tribunaux.
Par voie de conséquence, cette guerre entre les institutions de la République à savoir, l’exécutif et le judiciaire, risque d’impacter sur la cohabitation et le bon fonctionnement de la République.
La Commission de l’Assemblée nationale était composé d’un bureau dirigé par le Député Mechack Mandefu, Mbiya Luboya Titi en qualité de première vice-présidente, Théovel Lotika comme deuxième vice-président, André Lite en tant que rapporteur et Désiré Iwolo Banyafia comme rapporteur adjoint.
La Pros.