Après avoir exprimé leur engagement auprès du Chef de l’Etat et Commandant Suprême des Forces Armées de la RDC et de la Police, Félix Tshisekedi, le 3 février dernier, celui de l’accompagner dans le but d’apporter des propositions concrètes susceptibles de créer un consensus national et une paix durable sur toute l’étendue du territoire national en général, et dans sa partie orientale en particulier, un point de presse conjoint CENCO-ECC a été organisé hier mercredi 5 février dans la salle Saint Sylvestre au sein du Centre Catholique Interdiocésain de la Gombe en début d’après-midi. ‘’Le Pacte Social dans son approche opérationnelle est l’initiative de répondre à la question où allons-nous ? ont été abordé avec grand soin devant les professionnels des médias par Monseigneur Donatien N’Shole, Secrétaire Général de la CENCO et le Révérend Eric Nsenga, Secrétaire Général et Porte-parole de l’ECC ; deux églises qui militent en synergie, pendant cette période où le pays traverse sa vallée de l’ombre de la mort à cause de la guerre imposée gratuitement par le Rwanda avec ses supplétifs du M23, pour une cohésion nation et une paix durable en RDC.
Dès l’entame de l’activité, le Révérend Éric Nsenga a tenu à rappeler que la démarche des deux églises Catholique-ECC, en ce qui concerne l’initiative de concevoir un projet de sortie de crise, vise principalement à construire un consensus national qui a pour objectif notamment de trouver des solutions aux problèmes actuels dont les causes remontent de plusieurs années. « L’approche actuelle ne vise pas le dialogue pour résoudre les agendas des individus à travers des partages des postes et mettre de côté l’intérêt national », a clarifié le Révérend Éric Nsenga.
Pour lui, un arrêt philosophique et un arrêt intellectuel devraient intervenir en vue d’analyser en profondeur les causes de ces conflits qui ont tendance à revêtir un caractère séculaire et proposer des solutions idoines.
«A l’interne, les questions ne seront pas seulement abordées autour des individus (gouvernement, réforme constitutionnelle, M23, détournements, etc.) mais elles iront jusqu’à toucher la racine principale. D’où, il faudrait réfléchir sur des thématiques qui sont déjà identifiées, a déclaré le porte-parole de l’ECC.
Le forum que proposent ces confessions religieuses partira des réflexions qui seront développées par des techniciens, des scientifiques et experts de tout bord mais tout en restant dans un agenda objectif qui, pour elles, représente l’idéal qui leur pousseront de réfléchir sur des propositions claires et concises.
L’éducation de la population constitue le 3ème objectif. In extremis, une vaste campagne d’éducation civique devrait être lancée à l’horizon en vue non seulement de briser le spectre de tribalisme et toutes sortes de conflits mettant en berne la situation sécuritaire du pays mais surtout de donner un caractère durable à cette paix. Ainsi, la mission que se sont confiée la Conférence Episcopale Nationale Indépendante et l’Eglise du Christ au Congo est un travail qui vise aussi la dimension de la durabilité pour poser les valeurs qui justifient la raison d’exister de la RDC comme Nation.
La dimension interne se résume par la construction d’un consensus national qui permettra aux deux églises d’analyser et d’aborder des questions de fonds.
Sur le plan de la deuxième dimension, celui du bien-vivre ensemble, le Révérend Éric Nsenga estime que nous ne pouvons pas espérer ou rêver à une paix durable si nous n’envisageons pas à résoudre les conflits afin de favoriser le vivre-ensemble.
« Sur le plan géostratégique, notre pays regorge des ressources, lesquelles constituent un vecteur important qui attirent la convoitise et la guerre. Nous ne pouvons donc pas rêver construire la paix au Congo et espérer à ce qu’elle soit durable sans aborder les causes profondes qui sont géostratégiques non seulement par rapport aux pays voisins qui nous entourent mais aussi pour tous les enjeux en général », a rapporté le porte-parole de l’ECC.
L’église, déclare-t-il, doit créer le vivre-ensemble car elle a toujours joué un rôle clé et plus que stratégique à aider les Etats à dépasser leurs conflits et se mettre ensemble. L’Eglise du Congo a joué ce même rôle lors des conflits passés dans le but d’apporter sa contribution pour proposer des voies de sortie en vue de favoriser le bien vivre-ensemble.
Prenant la parole, Mgr Donatien N’Shole a abordé la deuxième thématique pour lancer un appel aux compétences en vue de résorber cette crise sécuritaire qui déchire le pays.
Il a énuméré les axes de travail et technique déjà élaborés par la commission thématique :
- Les forces de sécurité pour la paix avec pour objectif de renforcer les dispositifs de sécurité coopératives de lutter contre les groupes armés illégaux ;
- Diaspora congolaise engagée pour la paix pour encourager la participation de la diaspora dans les initiatives de pacification et de développement ;
- Paix par la cohésion sociale et interculturelle pour promouvoir la réconciliation, le dialogue inter ethnique et la tolérance culturelle ;
- Paix par l’économie transfrontalière et l’écodéveloppement en vue de mettre en place des mécanismes d’intégration économique favorisant la stabilité et la coopération régionale ;
- Paix politique, institutionnelle et diplomatique en vue de renforcer les cadres de coopération interétatique et la gouvernance démocratique ;
- Commission artistes et sportifs pour la paix pour utiliser la culture et le sport comme outils de sensibilisation et de rapprochement des populations ;
- Plaidoyer mondial pour la paix pour mobiliser la communauté internationale en faveur de la consolidation de la paix en RDC et dans les Grands Lacs ;
- Universitaires, chercheurs et écrivains pour la paix avec pour objectif de contribuer à la production du savoir et d’analyse pour une paix durable ;
- Infrastructures régionales pour la paix en vue de développer les infrastructures transnationales (eau, énergie, voies ferrées) favorisant l’intégration et la stabilité.
Telles sont des propositions mises en place par le secrétariat technique mais qui peuvent être amandées pour servir de référence pour ces commissions qui devraient travailler avec des experts attitrés pour donner aux politiques la matière nécessaire pour une gouvernance efficace et efficiente.
L’appel est lancé par Mgr N’Shole à toute personne désireuse de faire partie de ces commissions moyennant une candidature documentée qui sera examinée par le secrétariat technique.
La matière qui sortira de ces commissions sera proposée à ceux qui prendront part au Forum pour le consensus national.
Il sied de noter que comme facilitateurs, la CENCO et l’ECC ont pour rôle de réduire les distances entre les acteurs et transformer les conflits en opportunité de paix. Cette paix implique la participation de tous les acteurs au conflit.
Des contacts préliminaires ont été pris pour tâter le terrain en vue de permettre une faisabilité dans leurs actions.
Des contacts préliminaires sont envisageables pour ces deux confessions religieuses en vue de rencontrer le M23 pour faciliter le consensus national et baliser la voie d’une paix durable.
La Pros.