Depuis sa création, l’Organisation des Nations Unies, ONU, se pose comme l’institution phare pour promouvoir la paix, la sécurité et la coopération internationale. Toutefois, lorsque des résolutions sont adoptées, comme c’est le cas de la Résolution 2773 votée à l’unanimité contre le Rwanda, des pesanteurs apparaissent souvent, entravant leur mise en œuvre efficace.
La première lourdeur à la mise en œuvre des résolutions, d’après maints observateurs, est l’extrême complexité des relations internationales. Des pays entretiennent des intérêts souvent divergents. Cela signifie que derrière chaque vote à l’ONU, il y a des considérations géopolitiques, économiques et stratégiques qui influencent les décisions des Etats membres. Un pays peut être réticent à soutenir des sanctions ou des mesures contre un agresseur en raison d’intérêts économiques ou d’alliances militaires.
Les résolutions des Nations Unies nécessitent souvent un consensus parmi les Etats membres, mais celui-ci est parfois difficile à atteindre. Les membres permanents du Conseil de sécurité, par exemple, disposent de droits de veto qui peuvent bloquer une action collective, même en cas d’agression évidente. Ce système, conçu pour maintenir l’équilibre des pouvoirs, peut paradoxalement conduire à une paralysie décisionnelle lorsque les intérêts s’opposent. Encore que ces résolutions sont souvent dépourvues de mécanismes d’application clairs et contraignants. Parfois, les mesures prescrites reposent sur la bonne volonté des Etats membres, qui peuvent ne pas agir par manque de détermination politique ou par crainte des répercussions diplomatiques et économiques. Cela crée un fossé entre les intentions formulées et leur matérialisation sur le terrain.
Aujourd’hui, il y a également l’émergence d’acteurs non-étatiques, tels que les multinationales, qui remettent en question le rôle traditionnel des Etats. Ces entités créent des dynamiques imprévisibles qui échappent au contrôle des Gouvernements et aux résolutions des Nations Unies, voire les influencent. Nombreux pays, à l’instar du Rwanda agresseur, exploitent souvent ces failles, rendant encore plus difficile toute mesure ciblée et efficace.
Ces défis liés à la mise en œuvre des résolutions des Nations Unies révèlent les limites du système international actuel et la nécessité d’une réforme structurelle. Un renforcement des mécanismes d’application, une amélioration de la transparence des processus décisionnels et la recherche d’un véritable consensus mondial sont essentiels. Il est impératif que la communauté internationale s’unisse et agisse avec détermination pour faire respecter le droit international et protéger les victimes d’agression, afin de garantir un ordre mondial plus pacifique et juste.
La Pros.