L’Union Africaine entend récupérer la place qui est la sienne dans la crise en République Démocratique du Congo. En effet, après la démission de l’Angolais Joao Lourenço, le Togolais Faure Gnassingbé a, officiellement été désigné, comme médiateur dans le processus de paix entre la RDC et le Rwanda.
Alors que le président angolais a été choisi par ses pairs à Addis-Abeba, Faure résulte d’une décision adoptée par procédure de silence, sans objection d’un tiers des Etats membres. C’était au cours d’une réunion du Bureau de l’Assemblée samedi 5 avril dernier.
Faure Gnassingbé hérite d’une patate chaude au regard de la complexité du problème. En réalité, le président angolais s’est finalement débarrassé d’un problème dont la portée de la solution dépassait le cadre africain. Déjà, l’accord de Nairobi devenait difficilement conciliable avec celui de Luanda.
En effet, Nairobi avait réglé, sous les auspices de l’ancien président Uhuru Kenyatta, la question des groupes armés opérant à l’Est. Mais, le M23 n’a pas voulu être associé à cette dynamique. Kigali l’a soutenu dans cette option. En attendant, la plupart de pays de l’Afrique de l’Est semblait prendre partie pour le Rwanda et donc pour le M23.
L’accord de Luanda est venu pour résoudre la crise entre la RDC et le Rwanda. Paul Kagame a fait d’un accord entre Kinshasa et le M23, un préalable avant toute rencontre entre Tshisekedi et Kagame. C’était la pomme de discorde. Le médiateur Lourenço ne savait plus évoluer.
Même la SADC qui est entrée en danse en tentant de trouver une piste de sortie entre les pays de l’EAC favorables au Rwanda.
Finalement, la chute de Goma et de Bukavu a entamé tout crédit entre la SADC et Kigali.
C’est un peu dans cette bouillabaisse que le président togolais doit relever le défi. Entretemps, il y a le Qatar qui s’impose dans la résolution de la crise ignorant tous les efforts intérieurs tant au niveau du pays qu’au niveau du continent.
Qu’il faille reconnaitre tout au moins que c’est pour la première fois que Doha suscite un nouvel espoir de résolution de la crise de l’Est. Kinshasa a accepté de jeter du lest en s’asseyant autour d’une table avec l’AFC/M23. Déjà, le face-à-face Tshisekedi-Kagame a été un déclic pour ces négociations.
En attendant, l’UA cherche encore à élaborer une feuille de route unifiée en vue de relancer le dialogue en s’appuyant sur les acquis des initiatives précédentes.
La Pros.