La structure Convergence pour l’Emergence du Congo (CEC) a déposé une requête auprès du Tribunal administratif de Paris pour exiger du préfet de police le maintien du concert caritatif Solidarité Congo prévu le 7 avril 2025 à l’Accor Arena de Paris, en France. Cet événement, mené par des artistes internationaux tels que Gims, Youssoupha, Angélique Kidjo, Dadju et Gazo, vise à sensibiliser l’opinion sur la crise humanitaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo, en particulier à la souffrance des enfants victimes de la guerre et des atrocités qui perdurent depuis trois décennies.
Le concert Solidarité Congo, organisé pour lever des fonds et sensibiliser sur les injustices subies par les populations de l’Est de la RDC, fait face à une opposition de l’association rwandaise CRF. Cette dernière a demandé le report de l’événement, estimant qu’il coïncide avec la journée internationale de commémoration du génocide des Tutsis, qui a causé la mort d’au moins 800 000 personnes en 1994. En réponse à cette demande, le Préfet de police de Paris a publié un communiqué indiquant un risque de troubles à l’ordre public et a averti les organisateurs qu’il pourrait interdire la tenue du concert si la date n’était pas modifiée.
Pour la Convergence pour l’Emergence du Congo, cette décision constitue une atteinte grave à la liberté d’expression artistique et humanitaire. Dans sa requête, la CEC a rappelé que le concert et la commémoration, bien qu’organisés le même jour, se tiendront à des lieux différents et éloignés, limitant ainsi tout risque d’interférence ou de conflit.
‘’Si le Rwanda peut organiser une commémoration en France, il est tout aussi légitime de permettre à Gims et aux artistes partenaires d’exprimer, à travers l’art, leur douleur pour les enfants congolais victimes des crimes de guerre. Empêcher ce concert, c’est nier les droits universels d’expression et de sensibilisation’’, a déclaré Jean-Louis Tshimbalanga, président de la CEC.
La CEC a également mis en avant la pétition lancée pour défendre le maintien de cet événement humanitaire. En seulement sept jours, elle a rassemblé plus de 6 500 signatures, témoignage d’une mobilisation forte de la jeunesse européenne et des citoyens français en soutien aux victimes de la guerre en RDC.
Le concert Solidarité Congo représente une occasion unique de lever des fonds destinés aux initiatives en faveur des enfants affectés par la guerre dans l’Est de la RDC. Les organisateurs entendent utiliser les revenus pour soutenir des programmes visant à réintégrer les enfants privés de scolarisation ou enrôlés dans des groupes armés, et pour lutter contre les injustices liées aux conditions de vie inhumaines dans cette région.
Pour la CEC, ce concert est bien plus qu’un événement artistique : c’est un appel mondial à la reconnaissance des souffrances congolaises et un symbole de solidarité internationale. Leur plainte auprès du tribunal administratif vise à garantir que l’art et la culture restent des outils puissants pour promouvoir la paix et la justice.
Le Tribunal administratif de Paris doit statuer sur cette requête dans les prochains jours. L’issue de cette affaire déterminera non seulement la tenue du concert, mais aussi l’ampleur du soutien humanitaire et médiatique destiné aux victimes des conflits en RDC.
A travers cette action en justice, la CEC espère défendre le droit d’exprimer une douleur collective et de mobiliser des ressources en faveur des populations les plus vulnérables, tout en envoyant un message fort sur l’importance de respecter les valeurs universelles d’humanité et de justice.
La structure appelle à un engagement international pour mettre en lumière les crises humanitaires souvent ignorées, tout en célébrant les efforts des artistes et activistes qui œuvrent pour un monde plus solidaire.
Nathan Mundele
