C’est peut-être le bout du tunnel dans la crise à l’Est de la République démocratique du Congo. Mais, cela risque de se faire sans l’Union africaine. Arrivé dans la tumultueuse démission de l’Angolais Joao Lourenço, le Togolais Faure se trouvait comme pris au piège d’un conflit dont les protagonistes n’avaient pas confiance aux initiatives diplomatiques de la Sous-région.
Il a fallu donc que Doha surprenne l’Afrique en convoquant Tshisekedi et Kagame sur son territoire pour faire bouger les lignes. Le médiateur désigné par l’Union africaine, sous prétexte de ses nouvelles charges, a recouru à Faure pour poursuivre les pourparlers.
Déjà dès les premiers contacts, l’équation se compliquait par le fait de son absence des rencontres du Qatar et des USA. Face à ce choix cornélien, le successeur de Lourenço a préféré attendre les conclusions de l’Emirat pour prendre la relève alors que les Etats-Unis venaient jouer sa partition en s’invitant au débat.
Les ministres des Affaires étrangères du Rwanda et de la RDC se sont retrouvés autour du secrétaire d’Etat américain Marco Rubio pour une déclaration d’intention pour le retour de la paix à l’Est de la RDC. Sauf imprévu, vendredi 2 mai prochain, les deux parties pourront, à nouveau, se rendre à New-York pour, cette fois-ci, formaliser un accord.
Quel que soit Doha ou Washington, l’Afrique n’est pas prise en compte. La preuve que la guerre à l’Est de la République Démocratique du Congo, dépassait tous les efforts africains. Lourenço qui a senti les brulures des patates chaudes, les a lâchées à Faure.
Entretemps, l’opposition et une bonne partie de la société civile togolaise s’indigne de ce choix de l’Union africaine pour sa mauvaise gouvernance politique et économique du Togo. En Afrique, la politique intérieure rattrape toujours ses dirigeants surtout quand ils sont appelés à assurer ce genre de médiation. Le premier discrédit est lancé par ses propres citoyens, surtout quand il envisage de modifier la Constitution ou briguer un troisième mandat.
La résolution de la crise à l’Est congolais est verrouillée entre Doha et Washington, Même l’Europe n’y est pas associée. Sur ces entrefaites, Bruxelles, pour son rapprochement avec Kinshasa après la brouille avec Kigali, tente de se frayer un chemin. A cet effet, le patron de la diplomatie belge, Maxime Prevot est arrivé hier à Kinshasa après sa tournée en Ouganda et au Burundi.
Soutien majeur, de la RDC au sein de l’Union européenne, le ministre belge des affaires étrangères devra avoir des discussions avec le Président de la République sur, entre autres questions, les médiations Qatarie et américaine.
La Pros.