L’Emir du Qatar compte désormais assurer une médiation plus active pour le règlement pacifique du conflit qui secoue la partie Est de la République Démocratique du Congo. Après la rencontre entre Félix Tshisekedi, Président congolais, et Paul Kagame, Président rwandais, organisée, à Doha, il y a seulement quelques jours, le Qatar s’apprête accueillir, cette fois-ci, en date du 9 avril 2025, les délégations de Kinshasa et du M23/AFC pour une première rencontre préparatoire devant aboutir aux négociations directes autour de la crise sécuritaire devenue alarmante dans l’Est de la RDC. D’après des sources qui suivent de près ce dossier, une cohorte importante composée de représentants du M23 séjourne à Doha depuis fin mars.
Il convient de rappeler qu’en date du 18 mars 2025, Kinshasa et le M23/AFC devraient se rencontrer à Luanda, sous la médiation de Joao Lourenço, Président de l’Angola, pour discuter en vue d’une solution concertée et durable au conflit de l’Est du Congo. En dernière minute, le mouvement rebelle avait annulé sa participation aux pourparlers de la Capitale angolaise, fustigeant des sanctions imposées par l’Union Européenne à ses responsables. Depuis, il s’est observé une escalade de la violence dans les parties du territoire congolais sous occupation de l’armée rwandaise et des rebelles du M23/AFC. Et pourtant, à Doha, justement, les Présidents congolais et rwandais étaient tombés d’accord pour observer un cessez-le-feu. Sur le terrain des opérations, la rébellion a poursuivi sa menace, allant jusqu’à exercer une forte pression sur Walikale et causant des dégâts considérables.
Entretemps, la partie congolaise a maintenu ses efforts pour défendre la paix et la souveraineté du territoire de la RDC. Le Gouvernement central a initié plusieurs offensives diplomatiques pour repousser le danger, exigeant des sanctions sévères contre le régime de Kigali et ses supplétifs. Dans cet élan, la ville de Kinshasa a accueilli, début avril, une table ronde sur l’appropriation du génocide pour les biens économiques (Génocost). Cet évènement stratégique a eu pour vocation de rassembler les congolais autour d’un plaidoyer pressant pour la reconnaissance internationale des crimes commis en RDC par le Rwanda. Intervenant à l’ouverture des travaux, le Président Félix Tshisekedi a eu l’occasion de dénoncer les massacres des populations innocentes à la suite de l’exploitation illégale des ressources du pays, perpétrés notamment, par l’armée rwandaise et les groupes armés soutenus par le régime de Paul Kagame.
‘’Le 2 août 2023, j’ai présidé non sans émotion et chagrin, mais surtout avec détermination et résilience, les premières commémorations nationales du Génocost, journée solennelle dédiée à la mémoire des dizaines des millions des congolaises et congolais victimes au cours de dernières décennies d’actes indescriptibles de barbarie et de cruauté. Ces actes, orchestrés par certaines puissances régionales et leurs complices internes, ont été motivés uniquement par leur obsession à exploiter illégalement et contre nos intérêts, les ressources naturelles de notre pays, à occuper nos terres par la destruction ou la déportation forcée de certaines communautés locales dans le seul but de déstructurer notre identité nationale. Depuis lors, de Kisangani à Kinshasa et sur l’ensemble du territoire national, notre peuple s’est engagé avec détermination dans une démarche mémorielle, répondant ainsi à un devoir sacré de vérité et de justice. A l’approche des troisièmes commémorations prévues, le 2 août 2025, il m’est apparu indispensable d’inscrire durablement dans notre mémoire collective en tant que Nation et en tant que peuple, cette tragédie injustement imposée à notre pays dans l’indifférence coupable de la communauté internationale. Dans ce même élan et afin de contribuer activement à l’édification d’une humanité plus civilisée’’, a interpelé, dans son allocution, Félix Tshisekedi, Président de la République.
La Pros.