Le Rwanda doit abriter la 46ème Conférence ministérielle de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) après la raclée lui infligée par ses pairs de la CEEAC, samedi 7 juin dernier à Malabo. La République Démocratique du Congo, le deuxième pays francophone après la France, conditionne sa participation à ce rendez-vous par sa délocalisation du territoire rwandais.
La position de la RDC doit être prise en compte au regard de son poids dans cette organisation à savoir, près de 109 millions des locuteurs de la langue française. Pour ce faire, l’absence de la RDC à l’OIF risque d’impacter négativement sur l’avenir de cette institution.
Déjà, les positions ambiguës entretenues par la France dans la gestion de certaines questions sensibles, ont amené certains pays, non de moindres, de quitter l’organisation. Ils ont été chaleureusement accueillis dans le Commonwealth malgré la difficulté éprouvée dans l’apprentissage de l’anglais.
Depuis plusieurs années, la RDC accuse le Rwanda de soutenir les rebelles du M23, actifs dans l’Est du pays. Kinshasa estime qu’il est inacceptable de participer à une conférence francophone dans un pays qu’il considère comme agresseur. La France qui est une grande puissance dans la région ne s’est pas investie à mettre fin aux ardeurs bellicistes du Rwanda qui prend du plaisir à agresser un pays membre.
La solution pour le retour de la paix est venue d’ailleurs loin de la France que d’aucuns soupçonnaient même de faire le jeu de l’ennemi. C’est Doha et Washington qui mettent les bouchées doubles pour le retour à la stabilité à l’Est de la RDC.
L’OIF à Kigali, est l’occasion pour Paris de s’amender en remettant l’ordre à la maison francophone. L’Est de la RDC est en proie à l’instabilité depuis près de 3 décennies pour avoir accepté, sur demande de la France, d’ouvrir ses frontières aux réfugiés rwandais qui fuyaient le génocide de 1997 au Rwanda.
Entretemps, la RDC poursuit sa lancée dans la contre-offensive diplomatique après le sommet de la CEEAC. Les raisons qui ont poussé les chefs d’Etat et de gouvernement à différer la présidence tournante de Kigali, semblent être les mêmes pour l’OIF. Le Rwanda est accusé par la Communauté Internationale pour son rôle certifié dans l’appui militaire à l’AFC/M23.
Les rapports des experts des Nations ont été étayés par les dernières révélations de la chaine américaine NBC qui démontrent l’implication du Rwanda dans l’instabilité à l’Est de la RDC. L’OIF joue sa crédibilité à ce rendez-vous.
La Pros.