La deuxième sortie de Joseph Kabila en Namibie où il prenait part aux obsèques de l’ancien Président Sam Nujoma, a permis au Raïs de recadrer ses propos. La première, celle accordée au Journal africain Sunday times, avait été un fiasco où il a semblé prêter le flanc à tous ses adversaires. Raison pour laquelle le PPRD s’est précipité d’annoncer à l’opinion que son leader allait encore parler.
Visiblement, c’est un acteur politique qui n’a pas retrouvé ses deux pieds sur terre par rapport aux enjeux de l’heure. Des réponses toujours aux contours flous sur l’actualité notamment, la guerre à l’Est de la République Démocratique du Congo. Celui qui a trôné pendant 18 ans sur le pays de Lumumba a su, au moins, défaire le M23 avec l’aide de la Brigade d’intervention de la Monusco. Les combattants en débandade se sont réfugiés au Rwanda et en Ouganda.
Aujourd’hui que le M23 refait surface avec le soutien de l’armée rwandaise, Joseph Kabila ne croit pas à l’efficacité d’une médiation internationale. En attendant, toute la communauté reconnait qu’il n’y a aucune issue militaire à l’Est de la RDC. La solution, c’est de réunir tous les protagonistes autour d’une table.
L’ancien Chef de l’Etat semble avoir d’autres tours dans ses manches. Il lui appartient de dévoiler la recette magique pour mettre fin à ce cycle infernal de l’insécurité qui écume l’Est alors que l’armée rwandaise occupe depuis plusieurs semaines les villes de Goma et Bukavu, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu.
Il est dommage que le prédécesseur de Tshisekedi parle de la RDC comme un expert international qui refuse de nommer le Rwanda comme Etat agresseur. On ne sent pas la solidarité d’un ancien Chef de l’Etat à la cause nationale menacée par un pays étranger. La Communauté Internationale dénonce, sans ambages, le régime de Kigali qui a violé l’intégrité d’un Etat souverain. Conséquences : une batterie de sanctions. Du jamais vu depuis l’avènement de Paul Kagame au pouvoir.
Entretemps, Joseph Kabila jette un second regard sur son retour à la tête de la RDC et se dit, disponible à se mettre au service du pays. Le peuple n’est nullement amnésique après 18 ans de règne alors qu’il avait espéré un nouveau départ avec Sun City. Bien au contraire, c’est le CNDP qui a succédé à l’AFDL avant de se commuer au M23. Résultat : une République infiltrée par de nombreux brassages et mixages de son armée et de ses services de sécurité jusqu’à son anéantissement comme Etat.
De plus en plus, le mythe autour du silence de Kabila depuis son départ du pouvoir tend à se désacraliser. Le PPRD sur qui il est censé s’appuyer pour se relancer, n’est plus que l’ombre de lui-même. Les ressources de l’Etat qui permettaient à ses cadres de mobiliser la population, ne sont plus là.
La Pros.