Le Bureau des Affaires Extérieures de la Communauté bahá’ie en RDC et l’Union de la Jeunesse des Confessions religieuses (UJECO) ont tenu, en date du samedi 8 février 2025, une grande activité à la résidence Saint Pierre Claver de la Gombe. Il s’agit de la deuxième édition de leur ‘’conversation’’ initiée pour promouvoir des pratiques qui contribuent efficacement à la protection de l’environnement. Cette rencontre interactive a connu la participation de nombreux invités notamment, des acteurs issus des organisations non gouvernementales, des membres de la Société Civile, des représentants de cabinets ministériels et des professionnels des médias. «Apprendre de nos efforts dans l’assainissement de nos milieux de vie», tel était le boyau de cette deuxième édition. Par leur initiative, la Communauté bahá’ie et l’Union de la Jeunesse des Confessions religieuses ont suscité l’adhésion collective et une mobilisation citoyenne autour des défis cruciaux qui touchent à la salubrité en RDC. Ces deux organisations religieuses soutiennent, vivement, qu’il devient impératif, dans un contexte marqué par des défis énormes à relever sur le plan environnemental, d’adopter des comportements sains et responsables. Une démarche poussée qui met en lumière l’importance d’une gestion plus rigoureuse des déchets, de la préservation des ressources naturelles et de l’assainissement permanent de la cité.
Interventions de grande importance
Durant la conversation, quatre exposés ont marqué la journée, sous la modération de M. Christian Lupemba. Premier à se soumettre à l’exercice, Me Parfait Kabongo, venu du cabinet de la Ministre d’Etat en charge de l’Environnement et Développement durable, a abordé la thématique intitulée comme suit : ‘’Quel cadre d’action pour soutenir l’engagement de chaque famille de la préservation de l’environnement ?’’. Dans son intervention, il a partagé son expérience unique en matière de l’assainissement et les difficultés liées à ce domaine essentiel. Son message a résonné comme une sensibilisation à une action commune pour la protection soutenue de l’environnement.
‘’Dieu, dans sa souveraineté, a trouvé bon de créer la nature avant de placer l’homme… Lorsque Dieu crée l’homme, il lui donne la mission de gérer le jardin. C’est dans cette gestion de la mission que l’homme a été défaillant. C’est cette défaillance qui nous pousse ou nous réunit pour parler de la question de la gestion des déchets ou de l’assainissement… Parmi les actions, il faut à arriver à responsabiliser, au-delà des structures, des individus. Nous qui avons vécu une bonne partie de nos vies dans l’Est de la République, nous connaissons que les chefs d’avenue, les chefs de dix maisons ou de cent maisons font un travail remarquable. A Kinshasa, particulièrement, nous n’avons pas de chefs d’avenue… L’une des actions consisterait aussi au renforcement des capacités de ces agents de l’Etat. Une autre action, c’est l’harmonisation des textes juridiques’’, a indiqué, dans son exposé, Maître Parfait Kabongo, qui a démontré le travail que réalise, dans des conditions difficiles, par moment, le Ministère de l’Environnement pour répondre aux besoins de la population. Pour ce qui concerne les défis persistants, il a rappelé l’importance d’un texte dont la mise en œuvre devrait conduire à produire des résultats concrets. Il s’agit de la Loi N°1109 du 9 juillet 2011 portant principes fondamentaux à la protection de l’environnement. Selon lui, cette loi prévoit la mise en place de plusieurs mécanismes innovants dont la brigade chargée de l’assainissement, pilier incontournable pour améliorer la qualité des milieux de vie des congolais.
La deuxième intervenante, Mme Candice Wingi, a parlé de son expérience en tant que responsable d’une structure privée des femmes qui s’occupent de l’assainissement au quartier Kinsuka Pêcheur, dans la commune de Ngaliema. Un partage riche qui a provoqué une admiration profonde sur une telle initiative qui contribue à l’intérêt général. Pour sa part, M. Alain-Bertrand Temboua, Professeur à la faculté du Pétrole et du Gaz de l’Université de Kinshasa, intervenant en troisième position, a plongé l’auditoire dans les rôles de chaque acteur environnemental dans une bataille devant assurer un cycle de vie sain des déchets. Il a préconisé une attitude responsable et pragmatique, pour tous, dans l’optique de préserver ‘’notre maison commune’’. Il a souligné également la nécessité de pouvoir capitaliser la magie de la haute technologie pour intégrer l’aspect lié au numérique dans les efforts visant la protection de l’environnement.
En dernière position, Freddy Muyala a parlé du rôle des médias et de la communication pour une sensibilisation rigoureuse. Une intervention suivie des contributions variées de la part des journalistes conviés à la session et des autres séminaristes.
La Communauté Baha’ie pour un monde meilleur
Dans son mot de clôture, Rachel Kakudji, qui s’est exprimée au nom de la Communauté baha’ie, a loué la qualité et la pertinence des discussions engagées à la deuxième édition de la conversation sur la relation entre l’homme et l’environnement. Elle a garanti que des efforts vont se poursuivre et des actions concrètes vont être menées en vue de rassembler les énergies nécessaires qui vont aider à renforcer la compréhension générale sur l’importance de l’assainissement.
‘’Les réflexions partagées, les expériences qui ont été relatées, les défis soulevés, les apprentissages tirés nous ont permis d’identifier certaines résolutions essentielles. Bien-sûr, le travail est grand, mais la réalisation est possible. Nous voulons vous remercier, du fond du cœur, de votre présence, dans la qualité des échanges et pour l’investissement qui s’est ressenti dans les partages. A partir des efforts communs partagés aujourd’hui, les organisateurs produiront un livrable qui servira de référence pour nourrir et orienter notre processus collectif. Cela signifie que le travail ne s’arrête pas ici. Le processus va se poursuivre avec pour objectif d’élargir la conversation à d’autres acteurs sociaux afin de renforcer la cohérence et l’impact des actions menées par chacun des protagonistes dans un esprit de responsabilité partagée. Dans les six prochains mois, en préparation de la troisième édition, nous multiplierons les rencontres, en petits groupes, avec plusieurs d’entre vous. Ces échanges permettront d’approfondir notre réflexion à la lumière des orientations exprimées aujourd’hui. Nous rechercherons à affiner notre compréhension collective grâce aux expériences concrètes et inspirantes qui continueront d’être recueillies. Clairement, notre ambition est aussi de renforcer notre capacité d’influence afin que les différents acteurs s’approprient pleinement les programmes communautaires liés à l’assainissement. Notre réflexion cherchera de manière continue à être guidée par des objectifs concrets afin d’amener les protagonistes à s’investir dans un processus qui gagne en cohérence’’, a déclaré, dans son intervention, Mme Rachel Kakudji.
Contexte
Le 3 juin 2023, le Bureau des Affaires Extérieures de la communauté bahá’ie en RDC, en étroite collaboration avec des partenaires tels que le Ministère de l’Environnement, le Ministère des Affaires Sociales, l’Initiative interreligieuse pour les forêts tropicales (IRI), les Focolari, des jeunes leaders religieux des autorités traditionnelles et bien d’autres, a initié des échanges sur la relation entre l’humain et l’environnement. Cette initiative visait à encourager les acteurs sociaux de divers domaines à réfléchir sur une relation harmonieuse entre l’homme et la nature, et à réfléchir sur les perspectives nécessaires pour une action cohérente et constructive sur le terrain. Les discussions avaient pour but, entre autres, d’examiner les principes qui favorisent un équilibre entre l’humain et l’environnement, et d’envisager les changements de paradigme nécessaires pour renforcer un engagement sincère, où nos choix conscients s’alignent avec les valeurs environnementales que nous souhaitons promouvoir. De plus, il s’agissait de décider d’une action concrète liée à la protection de l’environnement, afin de permettre à la jeunesse de développer son leadership en expérimentant la capacité à vivre une double réalité spirituelle et matérielle dans laquelle l’une renforce l’autre.
Après cette rencontre, des réflexions ont continué à nourrir cet espace pour d’une part maintenir la dynamique et d’autre part pour envisager une prochaine étape qui engagera les acteurs dans un effort plus concret qui aura un impact sur le comportement des populations dans l’harmonisation de cette relation avec l’environnement. Lors de la première conversation, tenue sur le site de la Maison d’adoration nationale, dans le quartier Sicotra de la commune de la N’sele, il est apparu de manière flagrante que les infrastructures actuelles de gestion des déchets urbains sont insuffisantes pour traiter la quantité colossale de détritus produits quotidiennement. En l’absence d’un système efficace de collecte et de traitement, ces déchets finissent par s’accumuler dans les rues ou dans des décharges à ciel ouvert, souvent situées à proximité de lieux publics très fréquentés.
La Pros.